L’Europe court contre la montre pour sauver la Grèce et la zone euro

photo_1308908257481-1-1.jpg
éou à Bruxelles le 24 juin 2011 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[24/06/2011 09:40:23] BRUXELLES (AFP) Les Européens ont promis d’aider à nouveau la Grèce mais restent en pleine course contre la montre pour éviter sa faillite et celle de l’euro: ils disposent d’une grosse semaine pour boucler leur plan, au moment où Athènes doit impérativement adopter un impopulaire programme d’austérité.

Les marchés semblaient rassurés vendredi par les espoirs d’avancée dans la lutte contre la crise grecque. La plupart des Bourses européennes ont ouvert en hausse et l’euro, aidé également par un bon indicateur allemand, progressait face au dollar.

“Nous avons atteint hier soir (jeudi) un accord politique important pour la stabilisation de l’euro”, s’est félicitée la chancelière Angela Merkel à son arrivée pour le dernier jour de sommet des dirigeants européens à Bruxelles.

Le gouvernement grec a parachevé jeudi avec ses bailleurs de fonds internationaux le plan de redressement budgétaire de 28,4 milliards d’euros nécessaire pour obtenir l’argent frais devant lui éviter la faillite.

Les Européens ont promis de leur côté “d’ici à début juillet” un deuxième plan d’aide au pays, qui en a désormais formulé officiellement la demande. Ce programme devrait peser au moins 100 milliards d’euros, s’ajoutant aux 110 milliards du premier sauvetage convenu l’an dernier.

photo_1308908340284-1-1.jpg
à Bruxelles le 24 juin 2011 (Photo : John Thys)

Les ministres des Finances de la zone euro seront attendus de pied ferme lors d’une nouvelle réunion à Bruxelles le dimanche 3 juillet.

Ils devront préciser les modalités du deuxième plan de sauvetage, et notamment la plus controversée, celle portant sur la participation “volontaire” des banques et autres créanciers privés de la Grèce. Des consultations à ce sujet ont été commencées cette semaine dans plusieurs capitales européennes.

Les ministres devraient aussi débloquer la prochaine tranche des prêts promis dans le premier plan grec, attendue ardemment par Athènes.

Mais la condition sine qua non reste l’adoption d’ici là par le Parlement grec d’un plan alliant mesures d’économies et privatisations, prévue d’ici au 30 juin, mais loin de faire l’unanimité.

Les dirigeants européens ont martelé qu’une “union nationale” était nécessaire, mais l’opposition de droite grecque refuse jusqu’ici de soutenir le plan et une nouvelle grève générale contre l’austérité est annoncée les 28 et 29 juin.

Leur déclaration de jeudi soir avait essentiellement valeur de symbole. Au final, la discussion sur la Grèce a duré seulement une demi-heure, mais “ce qui est important surtout, c’est la capacité de prendre des décisions”, a souligné le Premier ministre belge, Yves Leterme.

Les Américains ont en effet durement critiqué ces derniers la cacophonie en Europe et sa lenteur à régler la crise grecque, qui menace de plonger toute la zone euro dans les turbulences, voire le reste du monde à l’image de la crise mondiale provoquée mi-2008 par la banque Lehman Brothers.

Autre mesure de nature à rassurer les marchés: l’Italien Mario Draghi devrait être finalement confirmé vendredi pour remplacer le Français Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne.

Présentée au départ comme une formalité, cette nomination avait été repoussée de jeudi à vendredi, selon des sources diplomatiques à l’initiative de la France qui ne veut pas se retrouver exclue du directoire de la BCE quand l’Italie y disposerait de deux représentants.

“Beaucoup d’agitation en coulisses” a eu lieu en marge du sommet, selon l’une de ces sources. Le deuxième représentant italien, Lorenzo Bini Smaghi, s’est finalement engagé par téléphone à ne pas attendre la fin de son mandat en 2013 et à partir avant la fin de l’année, ouvrant la voie à la nomination d’un Français pour le remplacer, selon une autre source.