Bini Smaghi quittera son poste à la BCE pour laisser la place à un Français

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à Rome le 14 octobre 2010 (Photo : Andreas Solaro)

[24/06/2011 11:41:25] BRUXELLES (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé vendredi que le membre italien actuel du directoire de la Banque centrale européenne, Lorenzo Bini Smaghi, s’était engagé à quitter son poste d’ici à novembre, ce qui va permettre à un Français de prendre sa place.

Le président de l’UE Herman Van Rompuy a eu un entretien téléphonique avec M. Bini Smaghi dont il ressort “que Smaghi va quitter le directoire de la BCE dans le délai imparti”, a-t-elle déclaré à la presse à l’issue d’un sommet des dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles.

M. Bini Smaghi était sous pression de son gouvernement pour se retirer afin de lever un obstacle à la nomination de son compatriote Mario Draghi comme futur président de l’institut monétaire de Francfort en remplacement du Français Jean-Claude Trichet le 1er novembre.

Avec la désignation de M. Draghi, l’Italie se serait en effet retrouvée avec deux représentants au sein de cette instance stratégique qui compte six sièges et où un accord non écrit prévoit que les grands pays de la zone euro puissent envoyer un membre.

La France, qui perdra un siège avec le départ de M. Trichet au terme de huit ans de mandat, insistait pour que M. Bini Smaghi s’en aille avant la fin de son mandat, programmée en 2013, afin de pouvoir récupérer son poste.

Ces difficultés ont retardé la nomination officielle de M. Draghi au sommet de Bruxelles, prévue à l’origine jeudi soir et finalement intervenue vendredi.

M. Bini Smaghi rechignait à partir faute d’avoir obtenu de Rome un poste de compensation en Italie suffisamment intéressant à ses yeux. Et il était protégé par le statut de la BCE qui garantit l’indépendance de ses dirigeants à l’égard des gouvernements.

Mais l’affaire risquait de tourner au psychodrame politique entre Paris et Rome en pleine crise de la zone euro.

Mme Merkel a néanmoins réfuté l’idée que l’indépendance de la BCE ait été écornée par cette passe d’armes.

“L’indépendance de la BCE est pleinement préservée en ce qui concerne son activité”, a-t-elle assuré.