Dans la foulée des résultats du concours de baccalauréat pour cette année, Mahmoud Bou Hafs, directeur général des affaires estudiantines au sein du ministère de l’Enseignement supérieur, a tenu une conférence de presse, 23 juin 2011; Une conférence au cours de laquelle il a présenté les préparatifs du ministère pour l’orientation universitaire qui s’annonce au plus tôt.
Rien de nouveau au niveau des filières ou du système de l’enseignement. Le fait est qu’avec la révolution du 14 janvier, on espérait que l’enseignement supérieur suivra pour faire aussi sa propre révolution, vue les lacunes qu’il connaît depuis des années. Mais M. Bou Hafs affirme que l’évaluation n’était pas possible durant cette période courte. «Nous avons l’intention mais les moyens ne sont pas assez suffisants», ajoute-t-il.
D’ailleurs, cette tâche n’est pas exclusivement administrative. C’est une démarche qui implique les universités, en premier lieu, en diagnostiquant leurs besoins en formation. Les besoins seront présentés aux commissions nationales chargées d’évaluer les programmes de formation pour enfin les transférer au ministère de l’Enseignement supérieur. Ce qui n’est pas possible actuellement.
Corruption administrative…
Concernant l’interventionnisme et la corruption administrative qui a caractérisé l’ancienne époque, M. Bou Hafs indique que l’objectif est de couper avec les pratiques de l’ancien régime. «Je me réjouis beaucoup actuellement puisqu’aucune intervention ne m’est parvenue. En tout cas, nous sommes réceptifs à toute proposition de réforme», souligne-t-il.
Auparavant, plusieurs malversations avaient émaillé l’orientation universitaire. Plusieurs étudiants méritants dans une filière donnée ont été écartés pour laisser la place à des étudiants de parents proches de l’ancien régime, avec l’aide de personnes à l’intérieur du ministère de l’Enseignement supérieur.
Sur cette question, M. Bou Hafs nous précise que la sécurité informatique a été étudiée de bout en bout. Une société d’audit a été même mobilisée pour maximiser la sécurité informatique dans le ministère. Il affirme que les résultats seront annoncés en toute transparence, se basant sur des listes nominatives. «J’appelle les citoyens à rester vigilants et de dénoncer toute malversation qu’ils constatent», lance-t-il.
80 mille étudiants…
D’un autre côté, le responsable affirme que le guide de l’orientation universitaire sera disponible le 24 courant. Il englobe 154 types de filières, représentant au total 641 filières. Il ajoute également que les universités ont actuellement une capacité d’accueil de 80 mille étudiants.
Concernant l’orientation universitaire, le ministère a prévu la mise en place de 20 centres régionaux pour l’orientation des étudiants. Le salon de l’étudiant a été, pour l’occasion, annulé et remplacé par ces centres régionaux afin de se rapprocher plus des régions, alors que le salon était organisé seulement à Tunis.
La réforme…
Quant à la réforme de l’enseignement supérieur, elle est cruciale dans la définition des orientations économiques du pays et pour remédier à la problématique persistante du chômage.
Durant plusieurs années, le système de l’enseignement supérieur –en l’occurrence le système éducatif en général- a constitué un «laboratoire expérimental» pour l’ancien régime qui a opéré maints changements, n’ayant servi qu’à abaisser ses performances et d’accentuer le phénomène des diplômés chômeurs. Ne citant que les filières qui ont été introduites sans perspectives d’avenir pour être supprimées à la suite, laissant des centaines d’étudiants dans l’embarras.
Le ministère de l’Enseignement supérieur a une énorme responsabilité vis-à-vis des générations futures, dans cette période, au cours de laquelle doivent se définir les grandes orientations du pays. Le secteur de l’éducation, en général, a un grand rôle à jouer dans la consécration de la culture citoyenne et la mise en place de programmes qui auront un impact positif sur les mentalités et les esprits mais aussi sur le marché d’emploi.