Le Bourget 2011, bon cru pour les affaires comme pour le public

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avion solaire Solar Impulse dans le fond) au Bourget le 26 juin 2011 (Photo : Pierre Verdy)

[26/06/2011 10:31:11] LE BOURGET (AFP) Le salon du Bourget ferme ses portes dimanche sur un bilan commercial exceptionnel pour Airbus, qui a assuré un démarrage en trombe à son moyen-courrier remotorisé A320 Neo, tandis qu’un public nombreux a admiré les ballets aériens.

L’avionneur européen a réalisé le meilleur salon de son histoire avec 730 commandes, soit 72 milliards de dollars sur le papier.

Ce salon – qui se tient tous les deux ans en alternance avec celui de Farnborough en Grande-Bretagne – a culminé avec une commande gigantesque de la compagnie à bas coûts malaisienne AirAsia pour 200 A320 Neo, un moyen-courrier, pour le dernière journée professionnelle jeudi.

Ce contrat, le plus gros jamais passé en nombre d’avions, illustre le succès de cet appareil doté de nouveaux moteurs, qui sera livré aux compagnies à partir de 2015 avec la promesse de 15% d’économies de carburant.

Il témoigne aussi de la reprise du marché, tiré par le dynamisme du trafic aérien en Asie.

L’Américain Boeing a comme à son habitude été plus discret commercialement, avec tout de même 142 ventes pour un montant indicatif de 22 milliards de dollars.

Mais il est venu en force avec son nouveau quadriréacteur 747-8 et le long-courrier 787 Dreamliner, qui doit enfin être livré en août ou septembre à son client de lancement, All Nippon Airlines (ANA). Ces appareils, présentés aux professionnels sur le tarmac du Bourget, sont repartis avant l’arrivée du grand public.

Derrière ces bonnes nouvelles, les deux géants, qui se partagent le marché des avions de plus de cent places, font face à des défis de taille.

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La foule au Bourget le 25 juin 2011 (Photo : Pierre Verdy)

Avant l’ouverture du salon, Airbus a ainsi annoncé que deux versions de son futur long-courrier A350 seraient retardées de près deux ans. L’avionneur souhaite notamment améliorer la version la plus grande, l’A350-1000, en le dotant d’un moteur Rolls-Royce plus performant.

Annonce très mal reçue par le premier client de l’A35O, Qatar Airways, qui a dit publiquement son agacement.

Côté Boeing, aucune décision n’a encore été prise sur l’avenir du moyen-courrier 737, l’avion le plus vendu du monde, éclipsé par le succès de l’A320 Neo. Les stratèges de Seattle semblent encore hésiter entre une remotorisation et le lancement d’un nouvel avion.

Pendant ce temps, la concurrence chinoise ou russe affûte ses arguments. Et le Canadien Bombardier a raflé au Bourget des contrats pour son futur avion de ligne CSeries.

Loin de ces enjeux financiers colossaux, l’affluence populaire était surtout motivée par la passion lors des journées grand public, de vendredi à dimanche.

Les visiteurs ont en pris plein les mirettes: l’avion de combat Rafale, l’A380, l’avion de ligne le plus gros du monde, un prototype du X3, hélicoptère qui file droit comme un avion.

La Patrouille de France a dessiné ses traditionnelles figures, avec son sillage bleu-blanc-rouge. Nombre d’avions anciens comme le Super Constellation ou le Fouga Magister ont effectué des pirouettes.

Quelques bémols cependant. L’A400M n’a pu faire de démonstrations en raison d’un souci de motorisation. Airbus a dû faire réparer en urgence son A380 de démonstration, après un accident sur le tarmac ayant abîmé son aile.

L’avion solaire expérimental Solar Impulse a quant à lui réussi à décoller au dernier jour du salon, à la faveur d’une météo radieuse. D’abord cloué au sol par un ciel capricieux, l’invité d’honneur du salon a joué les agitateurs d’idées en montront que l’on peut faire voler un avion sans une goutte de kérosène.