éacteur n°3, le 27 mai 2011 à Fukushima (Photo : Ho) |
[27/06/2011 05:48:30] TOKYO (AFP) L’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), réunit mardi ses actionnaires lors d’une assemblée générale attendue sous haute tension.
La valeur de l’action de la compagnie d’électricité a fondu d’environ 85% depuis l’accident du 11 mars, provoqué par un tsunami géant, qui a entraîné l’émission de radiations dans l’atmosphère, dans la mer et le sol entourant la centrale située à 220 km au nord-est de Tokyo.
Des unités anti-émeutes de la police ont prévu de se déployer autour du grand hôtel où se tiendront les débats, en raison de manifestations attendues d’habitants de la préfecture de Fukushima et de militants antinucléaires.
“Ma colère contre Tepco est au-dessus des mots, ils doivent prendre leurs responsabilités”, a expliqué Toshiko Furusho, une actionnaire désirant que la compagnie abandonne l’exploitation des réacteurs nucléaires.
Une proposition en ce sens sera soumise à l’approbation des 746.927 actionnaires ayant un droit de vote. Ce texte n’a néanmoins quasiment aucune chance d’être adopté, selon la presse japonaise.
Tepco a subi un déficit net de 1.247 milliards de yens, soit près de 11 milliards d’euros, lors de l’exercice budgétaire du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, soit la pire perte enregistrée par un groupe nippon non financier, à cause des dépréciations d’actifs massives et des coûteuses interventions nécessaires pour gérer le sinistre.
Quatre des six réacteurs de Fukushima Daiichi ont été endommagés lors du pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, et la compagnie lutte pour relancer des circuits de refroidissement, afin de ramener la température des réacteurs en-dessous des 100 degrés Celsius d’ici à janvier 2012.
Tepco va de surcroît devoir payer de colossales indemnisations aux 85.000 personnes contraintes d’évacuer leur maison près de la centrale, ainsi qu’aux paysans dont les produits ont été contaminés et aux entreprises de la région.
Des investisseurs craignent que la firme ne soit contrainte de déposer le bilan, malgré les assurances contraires du gouvernement qui a préparé un plan de soutien financier, en attente d’approbation parlementaire.