à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[27/06/2011 12:05:21] ATHENES (AFP) Le Parlement grec entame en session plénière lundi à 15H00 GMT, un débat très attendu dans toute l’Europe sur le nouveau projet de budget pluri-annuel d’austérité qui conditionne la poursuite du soutien financier de la zone euro et du FMI au pays au bord de la faillite.
Ce débat qui durera jusqu’à jeudi doit se dérouler dans une ambiance survoltée en Grèce, où coupures d’électricité et perturbations dans les transports et services publics vont rythmer la semaine, en raison d’une grève générale de 48 heures déclenchée par les syndicats opposés à ce nouveau train d’austérité.
Mardi et mercredi, les transports devraient être fortement affectés, particulièrement le transport aérien à la suite de mots d’ordre de grève déposés par les contrôleurs aériens. Le transport maritime, vital en début de période touristique pour le lien avec les îles, devrait aussi être touché, ainsi que le métro à Athènes et les réseaux de bus.
Lundi matin, la députée socialiste, Elsa Panariti a déclaré à l’AFP que le projet allait “bien sûr” être voté, le gouvernement socialiste disposant d’une majorité de cinq sièges au Parlement. “Mais la question n’est pas là” ajoute la députée.
“Nous avons besoin d’arrêter de penser à court terme, car nous sommes engagés dans un marathon où le problème est l’euro, son manque de crédibilité qui commence à affecter aussi la France, l’Italie et l’Allemagne”, a dit cette député qui est également économiste.
En Allemagne, après des déclarations alarmistes au cours du week-end sur les chances de succès du plan grec, le secrétaire d’Etat aux Finances, Jörg Asmussen, a fait redescendre la pression en affirmant lundi matin que Berlin tablait sur une adoption du plan.
“Nous croyons que le 3 juillet, l’aide à la Grèce pourra être décidée” à l’occasion d’une réunion de l’Eurogroupe, a ajouté M. Asmussen.
Le secrétaire d’Etat a toutefois indiqué, comme l’avait déjà fait le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, qu’il fallait être “préparé” en cas de rejet de la cure. La zone euro a menacé dans ce cas de lâcher le pays, dont les besoins de financement ne sont couverts que jusqu’à la mi-juillet.
A Athènes lundi, la presse rivalisait d’imagination pour la mise en scène de cette “semaine de la passion” (journal Ethnos, socialiste populaire), au cours de laquelle non seulement l’avenir de la Grèce est en jeu, mais celui de toute la zone euro.
Alors que le quotidien Ta Néa (pro-gouvernemental) évoquait un “thriller”, la radio Flash évoquait “la mère de toutes les batailles”.
Le Premier ministre, George Papandreou, qui tente de rallier les hésitants à sa majorité, doit “en principe” prendre la parole dans la soirée au Parlement, ont indiqué ses services.
Un député socialiste opposé au projet de privatisation d’Electricité de Grèce a bien menacé de ne pas voter le projet, mais une députée du parti d’opposition de droite, Elsa Papadimitriou, a, elle, laissé entendre en parlant au quotidien Ta Nea paru lundi qu’elle soutiendrait le projet.
Néanmoins, certains économistes sont sans illusions sur les chances de ce plan d’aider la Grèce, qui traverse sa troisième année consécutive de récession, à sortir durablement de la crise.
Pour Yanis Varouthakis, professeur d’économie à la faculté d’Athènes, le plan “ne va rien résoudre”, et au contraire va “empirer la situation”.
“Le but est de convaincre les députés allemands de voter les nouveaux prêts, pour permettre à l’UE de gagner du temps jusqu’à ce qu’au niveau européen soit trouvé le moyen de réagir à la crise. Nous attendons encore cette solution globale” a-t-il dit.