MAN réaffirme sa volonté de se rapprocher de Volkswagen et Scania

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à Hanovre (Photo : Jochen Luebke)

[27/06/2011 14:29:04] MUNICH (Allemagne) (AFP) Le constructeur allemand de camions MAN a défendu lundi devant ses actionnaires une coopération plus étroite avec ses homologues Volkswagen et Scania, un projet qui vise en particulier les véhicules utilitaires.

Le patron de MAN Georg Pachta-Reyhofen a évoqué pour la première fois ses ambitions dans le segment des utilitaires, dans lequel “MAN et Scania formeraient à eux deux un des plus grands constructeurs au monde”.

Le directoire juge toujours le prix de rachat par action proposé par Volkswagen inapproprié au vu de la valeur de l’entreprise et des synergies envisagées.

Dans son offre qui court jusqu’à mercredi, Volkswagen propose aux actionnaires de MAN un prix de 95 euros par action ordinaire et de 59,90 euros par action préférentielle.

Mais M. Pachta-Reyhofen a prôné devant des actionnaires inquiets pour l’indépendance de l’entreprise, vieille d’environ 250 ans, la logique industrielle d’un rapprochement avec Volkswagen, qui veut marier MAN à Scania pour en faire un géant mondial des poids lourds.

Volkswagen, qui contrôle Scania, espère dans un premier temps réaliser des synergies, principalement dans les achats, évaluées à 200 millions d’euros par an.

Pour contourner les objections des autorités anti-cartel à ce sujet, le groupe de Wolfsburg (nord) avait récemment franchi la barre des 30% de MAN, ce qui l’obligeait selon la loi allemande à déposer une offre publique d’achat (OPA) sur la totalité du capital.

Volkswagen a affirmé à maintes reprises ne viser que 35 à 40% des parts de MAN, juste assez pour avoir les coudées franches concernant les synergies. Il a indiqué dans un communiqué lundi qu’il s’attendait à atteindre son but: obtenir une majorité lors des futures assemblées générales de MAN.

Sa stratégie a néanmoins essuyé un contretemps. Volkswagen a annoncé lundi à la surprise générale qu’il retirait les candidatures de trois de ses responsables au conseil de surveillance de MAN, parmi lesquels figurait le patron de VW Martin Winterkorn.

La Commission européenne a estimé que des membres de Volkswagen déjà présents au conseil de surveillance de Scania ne pouvaient être représentés dans le même organe de MAN tant qu’elle n’aurait pas donné son accord sur une coopération, a expliqué le président du conseil de surveillance de MAN et de Volkswagen Ferdinand Piëch.

Les discussions entre la Commission européenne et Volkswagen sur l’alliance avec MAN restent toutefois “constructives” selon VW.

Cette décision a été saluée par les actionnaires, à l’instar de Thomas Hechtfischer, porte-parole de l’association DSW. “A l’heure actuelle, Scania est encore notre concurrent”, a-t-il fait valoir.

Vendredi à la clôture de la Bourse, Volkswagen détenait 30,47% des droits de vote de MAN et 29,21% de son capital. Mais la baisse du cours du titre, qui valait 93,64 euros à 14H20 GMT lundi, pourrait rendre l’offre de Volkswagen plus attrayante dans les jours à venir.