Un homme utilise un smartphone (Photo : Kim Jae-Hwan) |
[27/06/2011 16:56:29] POITIERS (AFP) Dialoguer par visioconférence en téléchargeant un fichier de données et en regardant un film, le tout en se déplaçant: telles seront bientôt les possibilités offertes par la quatrième génération de téléphonie mobile, la 4G, dont le gouvernement vient de lancer l’appel d’offre.
L’entreprise chinoise ZTE a présenté lundi à Poitiers l’avancée de ses recherches technologiques, permettant de surfer sur internet à très haut débit depuis un téléphone ou un ordinateur connecté avec une clé USB.
Le débit offert par la 4G est en effet de trois à quatre fois supérieur à celui de la 3G actuelle qui connaît des limitations lorsque l’utilisateur se déplace ou se trouve éloigné de la station émettrice. On peut le comparer au débit moyen obtenu lors d’une connexion internet par ADSL.
Réalisée par ZTE, implantée à proximité du Futuroscope de Poitiers et qui a obtenu fin 2010 une licence expérimentale pour mener des tests de haut débit mobile 4G, une expérience a ainsi permis de démontrer qu’en 3G le taux de téléchargement était de 20 Mbit/seconde alors qu’il allait de 60 à 70 Mbit/sec pour la 4G.
Outre des taux de téléchargement plus rapides, la 4G permet également à plus d’utilisateurs d’être connectés en même temps sans perte de débit grâce à la taille de la bande passante.
Il s’agit ainsi de répondre au trafic de données sur smartphone, qui “à plus de 50% est occupé par la visualisation de vidéos” et également de faire face à l’augmentation de trafic de données qui “sera multiplié par 10 d’ici 2015”, a indiqué Frédéric Pujol, de l’Institut de l’audiovisuel des télécoms en Europe (IDATE).
“La 4G va permettre la création d’applications que l’on n’imagine pas encore en combinant mobilité et bande passante importante”, a indiqué Lin Cheng, directeur Europe et Amérique du Nord de ZTE qui promet un engouement mondial croissant pour les technologies à haut débit portables.
Déjà disponible aux Etats-Unis, au Japon et à Hong-Kong, mais aussi dans de nombreux pays européens (Europe du Nord, pays Baltes, Allemagne, Autriche) la 4G ne devrait arriver qu’à l’horizon 2012 en France où la bataille pour les licences n’a officiellement été lancée que le 15 juin.
L’Etat a ainsi fixé à 2,5 milliards d’euros le prix de réserve – soit le niveau minimum pour les enchères – pour les 18 lots de fréquences qui sont mis sur le marché.
Les candidats, les trois opérateurs téléphoniques qui disposent d’une licence mobile 3G (France Télécom, SFR, Bouygues Télécom) avec Free qui deviendra dans les prochains mois le quatrième opérateur, pourront répondre à l’appel d’offres, tout comme des candidats qui ne seraient pas des opérateurs télécoms.
Ils doivent déposer leur dossier auprès de l’autorité de régulation des télécoms, l’Arcep, avant le 15 septembre pour les fréquences de 2,6 gigahertz (GHz), et avant le 15 décembre pour la bande 800 mégahertz (MHz).
Les licences pour les fréquences hautes (2,6 GHz, réservées aux zones urbaines) seront attribuées à l’automne, tandis que les fréquences basses (800 MHz, plus adaptées aux zones rurales) le seront début 2012.
Une fois les licences acquises, les opérateurs se fourniront en équipement de technologie 4G auprès d’entreprises telles ZTE dans un marché évidement très concurrentiel.
Restera au consommateur à s’équiper en smartphones, tablettes et clés USB quatrième génération. Il sera alors temps de parler de la 4G dite “advanced”, prévue pour être développée “dans quatre à cinq ans avec un facteur multiplicateur de taux de transfert de données de trois à quatre”, a annoncé M. Pujol.