Vendredi 24 juin, on fêtait la sortie de la 44ème session de l’Institut Africain des Assurances (IAA), pôle académique continental, pour le métier de l’assurance fondé par Feu Hédi Ennaifer, ex PDG de la STAR, restée depuis, partenaire privilégié de l’Institut. Le millésime 2011 porte une empreinte toute révolutionnaire avec un taux de réussite exceptionnel de 100%. Jalloul Ayed, ministre des Finances, présent à cette cérémonie avec les états majors des compagnies d’assurances de la place, dira ou l’école est très bonne ou la promotion est remarquable et conclura par les «deux à la fois».
Des revendications bien ciblées
C’est Joël Folane, sorti major, qui fera l’allocution de fin d’année, une tradition à l’Institut, au nom de ses camarades de promo. C’était un plaisir d’écouter le discours du «premier de la classe» qui s’exprimait dans un français remarquable. Il a émis une série de revendications qui s’inscrivent toutes dans un souci de meilleure employabilité, ce qui est tout à fait en ligne avec les exigences du marché du travail.
Les lauréats réclament une équivalence universitaire de leur diplôme, ce qui est recevable. Le diplôme équivalent pour la profession bancaire délivré par l’Institut des techniques de banque a une reconnaissance universitaire. Vu le parallélisme des formes, cette requête doit pouvoir trouver une suite logique.
L’utilité du stage professionnel n’est pas à démontrer et on aurait même souhaité qu’elle émane des dirigeants de compagnies d’assurances. Une bibliothèque et de l’équipement informatique vont de soi et on doit pouvoir y répondre sans délai. Bravo Joël pour avoir tapé juste et en y mettant les formes.
L’assurance, pilier du financement de l’économie
Jalloul Ayed a fait un grand discours pour dire que l’Institut devra évoluer, tout comme la profession. L’assurance n’est pas que cette sphère des produits “vie“ et “non vie“. C’est un grand pourvoyeur de ressources en capital, grâce à ses ressources longues. Autrement que les produits, l’assurance via l’Invest Management, 2ème versant du métier, jusque-là négligé dans notre pays, est un grand opérateur de la sphère financière. Le ministre a réservé une grande partie de son discours à parler du reengineering du métier. Et la fête de l’IAA lui offrait une tribune dédiée pour ce sujet. Les textes réglementaires sont en cours, a annoncé le ministre. L’objectif est d’aider les assureurs à drainer de l’épargne longue. Et selon le ministre, elle est assez conséquente et le tout est de la détourner des circuits de thésaurisation, notamment la pierre.
Ensuite, il faut réaménager les fonctionnalités des réserves techniques pour permettre aux assureurs d’intervenir significativement en Bourse. Bien entendu, il faudra activer les introductions en Bourse pour donner de la profondeur au marché. De la sorte, l’assurance deviendra un grand pourvoyeur de ressources en capital. Mais à ce niveau, on peut se demander s’il ne faut pas inclure les Caisses dans cette perspective.
En matière D’Invest Management, les Caisses ont eu une belle expérience et on peut très bien les voir demain faire de l’assurance complémentaire ou la complémentaire santé.
Nous y reviendrons.