Dans une ambiance festive et conviviale, Mohamed Sahbi El Basli, secrétaire général du parti Al Mustakbal, a présenté, samedi 25 juin 2011, à Tunis, les grandes lignes du programme économique de son parti. De tendance fort libérale, ce programme, qui ne rompt pas ainsi avec le modèle ultralibéral du président déchu, se propose, globalement, d’encourager la liberté d’entreprendre, de valoriser le travail, d’instituer l’effectivité de la décentralisation et déconcentration économique et administrative, de créer une Union économique avec la Libye, de s’associer aux forces vives du pays pour instaurer l’indépendance de la justice et une éthique morale et financière. Il s’agit également de diversifier le partenariat international, de repenser sur de nouvelles bases le partenariat public/privé et de promouvoir la solidarité nationale.
Articulée autour de trois grandes réformes: réformes économiques, réformes fiscales et réformes sur la promotion de l’emploi, ce programme vise à restructurer l’économie du pays et à la moraliser.
Au chapitre des premières réformes, le parti Al Mustakbal entend renforcer l’intégration à l’économie globalisée, moderniser l’administration avec comme corollaire la suppression des autorisations, intensifier l’investissement dans la recherche fondamentale et dans les créneaux porteurs à forte valeur ajoutée et réhabiliter l’agriculture. Ce secteur, a précisé M. Sahbi Al Basli, bien qu’il ne contribue qu’à hauteur de 11% au PIB (contre plus de 52% pour les services et 32% pour l’industrie), est l’activité qui emploie le plus et qui fournit le plus d’emplois durables.
Le programme économique d’Al Mustakbal plaide pour une autonomie totale des régions et des collectivités locales et propose un nouveau découpage du pays «en cinq pôles de développement»: Pôle 1: le Grand Tunis (Tunis, Ben Arous, Ariana, La Manouba). Pôle II: Sousse, Mahdia, Monastir, Kairouan, Siliana, Zaghouan. Pôle III: Sfax, Gafsa, Sidi Bouzid, Kasserine. Pôle IV: Bizerte, Nabeul, Le Kef, Jendouba, Béja. Pôle V: Tozeur, Kébili, Gabès, Médenine, Tataouine.
Ce même programme se prononce pour une diversification des partenaires commerciaux de la Tunisie. Sur ce dossier, Mohamed Sahbi Al Basli, qui a été un diplomate en Europe et en Asie, a défendu farouchement l’urgence de la diversification. Il estime que l’espace de l’Union européenne (UE) a montré ses limites pour deux raisons. Premièrement, il n’a plus assez de fonds pour mener à terme sa Politique de bon voisinage. Deuxièmement, l’UE voit dans le monde arabe des communautés en pleine révolution qui ne seront pas stabilisées de sitôt. Résultat: elle n’a pas beaucoup confiance dans cette région. La solution réside dans le développement du partenariat avec des pays du sud-est asiatique et d’Amérique latine (Chine, Inde, Brésil…), c’est-à-dire là où il y a de l’argent et de la technologie.
Au plan régional, le programme recommande la création d’une Union économique entre la Tunisie et la Libye et d’exploiter dans cette perspective la solidarité qui prévaut actuellement entre deux peuples en pleine révolution. L’objectif est de créer un premier noyau soudé sur la voie de l’édification de l’Union du Maghreb arabe.
S’agissant des réformes fiscales, deuxième volet de ce programme, le parti Al Mustakbal prône la justice fiscale, l’imposition des grosses fortunes et leur exonération en cas de réinvestissement, la simplification des procédures fiscales, la création d’un code fiscal unique et la révision des avantages fiscaux.
Au rayon des réformes sur la promotion de l’emploi, Mohamed Sahbi Al Basli a défendu la flexibilité de l’emploi, la mise en valeur du savoir-faire des retraités et l’adéquation entre la formation et l’emploi.
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