à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg) |
[29/06/2011 15:55:52] PARIS (AFP) Si les projecteurs sont centrés sur la Grèce, qui vient d’adopter un deuxième plan d’austérité pour être sauvée de la faillite, plusieurs autres pays européens doivent poursuivre ou renforcer des cures de rigueur censées endiguer la crise de la dette.
ITALIE:
Sous surveillance des agences de notation, le gouvernement devrait adopter jeudi un nouveau plan d’austérité de 43 milliards d’euros pour tenir son engagement de parvenir à un quasi équilibre budgétaire en 2014.
La majorité des mesures concernera les années 2013-2014, une cure d’austérité de 25 milliards pour 2011-2012 ayant été adoptée l’an dernier.
Ce plan devrait inclure des mesures sur les retraites, la réduction des dépenses de santé, la prolongation du gel des salaires et des embauches dans la fonction publique ou la réduction du train de vie des ministres. Le gouvernement veut en parallèle baisser l’impôt sur le revenu, en rabotant les niches fiscales et en augmentant des taxes sur les revenus financiers.
ESPAGNE:
Sous la pression internationale, l’Espagne a mené ces derniers mois plusieurs réformes (marché du travail, système bancaire…) et adopté une cure d’austérité pour ramener le déficit public de 9,24% l’an dernier à 6% cette année puis 3% en 2013.
Parmi les mesures emblématiques et très impopulaires: la fin de l’allocation chômage pour les sans-emploi en fin de droits, la baisse de 5% des salaires des fonctionnaires, la suppression de certaines aides comme le “chèque-bébé” de 2.500 euros à la naissance d’un enfant. La maison royale donne symboliquement l’exemple: son budget a été réduit en 2011 pour la première fois de son histoire, de 5,2%.
PORTUGAL:
En échange d’une aide de 78 milliards d’euros accordée en mai par l’UE et le FMI, Lisbonne doit ramener son déficit de 9,1% du PIB l’an dernier à 5,9% cette année, soit une réduction de 5,7 milliards. Objectif: 3% en 2013.
Le gouvernement doit lancer des réformes pour assouplir le marché du travail, promouvoir la concurrence dans l’énergie et les télécoms et rationaliser l’administration. Il doit aussi privatiser plusieurs entreprises comme la compagnie aérienne TAP.
Le nouveau gouvernement de droite de Pedro Passos Coelho a présenté des mesures supplémentaires, comme la suspension de la construction de la ligne de train à grande vitesse (LGV) Lisbonne-Madrid ou la privatisation des médias publics. La construction du nouvel aéroport international de Lisbonne sera “réévaluée”.
ROYAUME-UNI:
Londres a adopté le plan le plus sévère mis en place dans les grands pays développés depuis la crise financière, pour éliminer le déficit public d’ici 2015, au prix de coupes sombres dans les dépenses de l’Etat et des collectivités, conjuguées à des hausses d’impôts et à la suppression de plus de 300.000 postes dans le secteur public.
Des syndicats du secteur public britannique ont appelé, fait rarissime en Grande-Bretagne, à une grève nationale jeudi sur les retraites. Selon ces syndicats, la réforme va obliger les fonctionnaires “à cotiser plus, travailler plus longtemps et recevoir moins une fois à la retraite”.
IRLANDE:
Un plan de sauvetage de 85 milliards d’euros a été mis sur pied fin 2010 avec l’UE et le FMI. Dublin s’est engagé en échange à prendre des mesures pour assainir ses finances, réformer son économie et restructurer ses banques.
Le déficit public, qui a explosé à 32% du PIB l’an dernier à cause des aides massives accordées aux banques, doit être ramené cette année à 10,6%.