En Tunisie –même ailleurs à Paris-, la région de Sidi Bouzid fait désormais foi.
Révolution du 14 janvier oblige.
En effet, on vient d’apprendre qu’une place portera bientôt le nom de Mohamed
Bouaziz“, dans le 14ème arrondissement à Paris. En Tunisie, des propositions
tous azimuts viennent d’être faites en faveur de la région. Celles-ci émanent
des partis politiques, de l’UGTT, des membres du Comité régional de protection
de la révolution. Il s’agit, entre autres, de d’aménager un Pôle universitaire,
de créer des zones industrielles, de drainer des investissements dans
l’agriculture biologique et d’encourager le lancement de microprojets. Elles ont
été rendues publiques à l’occasion de la visite, dans la région, de du chef de
la délégation de l’Union européenne à Tunis, Adrianus Koetsenruijter, qui était
accompagné de plusieurs représentants de partis politiques et de la société
civile.
On y a fait le constat que la région de Sidi Bouzid, foyer de la première
étincelle de la révolution, “enregistre des taux de chômage et de pauvreté très
élevés alors qu’elle participe à hauteur de 27% de la production agricole
nationale, dispose de 44 mille hectares de terres domaniales qui sont
inexploitées et se situe au carrefour de six régions“, indique la TAP.
M. Koetsenruijter révélera par ailleurs que l’UE a récemment débloqué 20
millions d’euros destinés à soutenir les institutions de microfinance dans les
régions de l’intérieur, les programmes de rénovation des quartiers populaires et
les politiques d’emploi, en partenariat avec le Bureau international du travail
(BIT).
Malgré ces “bonnes nouvelles“, des manifestants n’ont pas manqué de scander des
slogans hostiles à l’Union européenne, notamment sa politique au Maghreb, mais
aussi contre les opérations de l’OTAN en Libye et la manière de traiter les
quelque 20 mille tunisiens qui ont émigré vers l’Europe.