TUNISIE. Ressourcer la nouvelle constitution tunisienne, telle est la mission
d’un groupe d’experts indépendants “Eau dans la constitution”. Le groupe vient
de lancer un manifeste pour l’inclusion des principes de gestion durable et
démocratique de l’eau dans la prochaine Constitution du pays.
Pour le groupe d’experts, l’inscription de la cause environnementale dans la
nouvelle Constitution s’avère être une priorité qui repose sur trois principes
énoncés dans le manifeste: ” l’eau est un patrimoine de notre nation, chaque
citoyen doit le protéger et le léguer aux prochaines générations, l‘État
garantit le droit d’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour tous les
Tunisiens.”
Les enjeux pour le groupe sont immenses.”Notre pays se caractérise par des
ressources en eau fragiles et rares, qui supportent des pressions de plus en
plus fortes de la part des différents secteurs socio-économiques (eau potable,
agriculture, industrie, tourisme, etc.), ainsi que des dégradations et des
gaspillages”.
De plus, selon AllAfrica.com, en 2030, “la Tunisie sera déficitaire en eau, ce
qui nous mettra face à des alternatives coûteuses dont l’importation d’eau
(…). Face à une telle situation, et à défaut d’information environnementale,
la société tunisienne continue à consommer de l’eau d’une manière irrationnelle.
Le secteur agricole consomme, à lui seul, 85% des ressources hydriques”.
“Ecologiser le politique“
Le groupe d’experts appelle à la garantie du droit à l’information
environnementale, à la participation dans les projets et programmes
environnementaux et à l’énonciation des droits dans la Constitution: “l’État
doit se porter garant des droits humains dans leur conception universelle. C’est
pourquoi, il convient aujourd’hui de tenir compte de l’évolution du droit
international, et d’intégrer le droit d’accès à l’eau de qualité et à
l’assainissement comme un droit humain fondamental de tout citoyen.”
De manière plus précise, le groupe souhaite que le code des eaux, en plus de
réglementer l’utilisation de cette ressource sur tout le territoire, permette de
préciser “la responsabilité de chaque Tunisien dans sa préservation (…) dès
lors, des mesures précises et effectives seront nécessaires pour améliorer la
gestion durable de ce patrimoine”.
Le groupe, par le biais de plusieurs canaux de communication (page Facebook:
“Eau, notre responsabilité collective”, blog), tentera d’influencer la prochaine
Assemblée Constituante et qui aura pour mission la rédaction de la nouvelle
Constitution tunisienne, venant remplacer celle de 1959.