énovation urbaine dans le quartier du plateau le 18 mars 2010 à Clichy sous Bois. (Photo : Patrick Kovarik) |
[30/06/2011 15:16:29] PARIS (AFP) Le secteur du bâtiment, après trois années de baisse de l’activité, devrait repasser dans le vert en 2011 grâce notamment à la construction de logements neufs mais la progression attendue en termes d’emploi n’est pratiquement due qu’à l’intérim.
“L’année 2011 s’affiche avec de plus en plus de certitude comme une année de reprise, après les reculs des années 2008 à 2010”, a déclaré le président de la la Fédération française du bâtiment (FFB), Didier Ridoret, jeudi au cours d’une conférence de presse.
Pour M. Ridoret, la hausse d’activité, en volume, devrait être de 2,2% en 2011, une estimation qui pourrait être relevée d’ici la fin de l’année, après des baisses de 1,1% en 2008, 7,8% en 2009 et 3% en 2010.
Pour les cinq premiers mois de 2011, par rapport à la même période de 2010, la croissance en volume est déjà de 3,5%.
Cette reprise s’explique notamment par le redressement de la constuction de logements neufs car le secteur de la rénovation-entretien, un peu plus de la moitié du chiffre d’affaires total, n’a progressé que de 0,5% en volume au premier trimestre.
“Les HLM et la clientèle privée, portée par des taux d’intérêt bas et des dispositifs publics puissants, dynamisent le marché”, explique M. Ridoret.
Au cours des douze derniers mois (juin 2010 à mai 2011), le nombre de mises en chantier, avec 345.407 unités, est en augmentation de 15% par rapport aux douze mois précédents alors le nombre de permis de construire accordés (417.106) est en hausse de 14,3%.
Sur l’ensemble de l’année, les emplois devraient croître de 10.000 à 15.000, par rapport à 2009, grâce à l’intérim.
“La croissance des emplois stables prendra du temps car la confiance n’est pas tout à fait rétablie”, a souligné le président de la FFB.
Au cours du premier trimestre, les effectifs ont augmenté de 8.300 par rapport aux trois premiers mois de 2010 (+14.100 en intérim, mais -5.800 pour les salariés).
Mais déjà des nuages noirs sont apparus et les 349.000 entreprises de bâtiment s’interrogent sur l’an prochain.
“La baisse du rythme de commercialisation depuis janvier inquiète et devrait, si elle se confirme, peser négativement sur le rythme des mises en chantier dans le courant de 2012”, avertit le président de la FFB.
Autre crainte: la baisse du dispositif “Scellier”, pour les investisseurs qui louent leur logements, qui va voir son taux de réduction d’impôts chuter en 2012 à 18% (au lieu de 22% en 2011) pour les bâtiments basse consommation (BBC), Bercy envisageant même de “raboter” cet avantage à 15%.
Mais la “principale inquiétude” du secteur réside dans les accords internationaux de Bâle III qui prévoient notamment de relever les ratios de fonds propres durs des établissements bancaires à un minimum de 7%.
“Or, notre secteur, et donc notre activité, dépendent pour l’essentiel du crédit”, a souligné M. Ridoret.
De plus, l’impact du nouveau cadre réglementaire dit Solvabilité II sur les fonds propres et la solvabilité des assureurs européens “renforce le risque de sortie du marché immobilier de ces acteurs”, craint la FFB.
“Il est certain que le pilotage de la sortie de la crise financière s’en trouvera perturbé et encore plus délicat”, a conclu M. Ridoret.
En 2010, l’ensemble du secteur du bâtiment en France a réalisé un chiffre d’affaires de 123 milliards d’euros (54 milliards pour le neuf et 69 milliards pour l’entretien-amélioration) avec un total de 1.189.000 salariés.