L’Italie adopte un nouveau plan d’austérité pour rassurer les marchés

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éens à Bruxelles le 24 juin 2011 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[30/06/2011 17:21:19] MILAN (Italie) (AFP) Le gouvernement italien de Silvio Berlusconi doit adopter jeudi une sévère cure d’austérité d’environ 47 milliards d’euros d’ici 2014 afin de parvenir à un quasi équilibre budgétaire et de rassurer des marchés qui craignent une contagion de la crise grecque.

Vers 16H30 GMT, le conseil des ministres a été suspendu pour approfondir la question de la réduction du train de vie des hommes politiques alors que ce plan d’austérité prévoirait notamment la suppression de l’indemnité des ministres, qui ne conserveraient que celle liée à leur qualité d’élu.

Il devait reprendre vers 17H00 GMT.

Ce nouveau tour de vis budgétaire doit permettre au pays de tenir l’engagement pris à l’égard de Bruxelles de parvenir à un quasi équilibre budgétaire en 2014 avec un déficit de 0,2% du PIB contre 4,6% en 2010. Il devra ensuite être approuvé par le Parlement.

Intervenant après des mesures de 25 milliards adoptées l’an dernier pour les années 2011-2012, ce nouveau plan d’austérité a divisé ces derniers jours la majorité de droite affaiblie par deux défaites récentes lors de municipales partielles et de référendums mais les tensions ont fini par s’apaiser.

La grande majorité des mesures (environ 40 milliards) concerne 2013 et 2014, alors que la législature prendra fin au printemps 2013 voire avant en cas d’élections anticipées.

Les économies doivent toucher les fonctionnaires avec la poursuite du gel des salaires et des embauches, les collectivités locales, la santé, le train de vie des ministres…

Le plan contient aussi des mesures sur les retraites avec l’entrée en vigueur en 2014, et non en 2015, d’une réforme qui prévoit la hausse de l’âge de départ en fonction de l’espérance de vie.

Au niveau des recettes, une taxe de 0,15% sur les transactions financières doit être instaurée tandis que l’impôt sur les bénéfices tirés des activités des banques sur les marchés financiers et la vignette des grosses cylindrées doivent augmenter.

Le gouvernement compte aussi sur la poursuite de la lutte contre l’évasion fiscale, massive en Italie.

En parallèle, Rome doit donner le coup d’envoi d’une réforme fiscale prévoyant une réduction de l’impôt sur le revenu financée notamment par des coupes dans les niches fiscales.

Avec ce plan, le gouvernement veut rassurer les marchés. “Aujourd’hui, en plein coeur d’une crise qui continue en partant de la Grèce, nous devons poursuivre (la rigueur, ndlr). Nous n’avons pas d’alternative”, a affirmé le ministre des Finances Giulio Tremonti.

“L’état des finances publiques et les faibles perspectives de croissance (…) nous rendent vulnérables face au risque de contagion de la crise grecque”, a renchéri le président de l’autorité boursière, Giuseppe Vegas.

Mais “les marchés devraient toutefois s’interroger sur les risques pesant sur la mise en oeuvre de ce plan” qui sera de fait assurée en partie par le prochain gouvernement, note Marco Valli, économiste de la banque UniCredit.

Ce plan “laisse un point d’interrogation sur 2013-2014 qui est une bombe à retardement”, a abondé Pier Luigi Bersani, le leader du Parti Démocrate (gauche) tandis que le syndicat CGIL s’est dit prêt à se mobiliser.

L’Italie, dont la dette, l’une des plus élevées du monde, représente environ 120% du PIB, est sous étroite surveillance des marchés et des agences de notation.

Moody’s a annoncé le 17 juin qu’elle envisageait d’abaisser sa notation, un mois après Standard and Poor’s. Conséquence, les taux des obligations italiennes ont bondi avant de se détendre depuis l’adoption mercredi du plan d’austérité grec.