à Athènes, le 1er juillet 2011 (Photo : Filippo Monteforte) |
[02/07/2011 20:45:44] BRUXELLES (AFP) La Grèce a obtenu samedi l’assurance qu’elle obtiendrait avant mi-juillet l’argent dont elle a un besoin urgent pour éviter la faillite dans l’immédiat, en attendant un nouveau plan de sauvetage sur lequel les discussions traînent en longueur.
Ce nouveau plan européen d’aide à la Grèce pourrait être finalisé “avant le versement de la prochaine tranche à l’automne”, a annoncé le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert samedi au versement “d’ici le 15 juillet” à Athènes de 8,7 milliards d’euros de prêts, selon un communiqué publié à l’issue d’une téléconférence de leur forum de discussion, l’eurogroupe.
D’ici là, le Fonds monétaire international doit aussi débloquer le versement de 3,3 milliards supplémentaires, probablement lors d’une réunion de son conseil d’administration le 8 juillet.
Athènes touchera ainsi la cinquième tranche des 110 milliards d’euros sur trois ans promis en mai 2010 lors d’un premier plan de sauvetage.
La décision européenne, sans surprise, était attendue après l’adoption cette semaine par le Parlement grec du programme d’austérité exigé par ses bailleurs de fonds internationaux.
Elle “renforce la crédibilité internationale du pays”, s’est immédiatement félicité le ministre des Finances grec, Evangelos Venizelos.
Athènes, qui n’arrive pas à faire face aux remboursements de son énorme dette chiffrée à environ 350 milliards d’euros, risquait sans cet argent de se retrouver en défaut de paiement.
étrangères Paulo Portas au Parlement, à Lisbonne, le 30 juin 2011 (Photo : Francisco Leong) |
M. Venizelos a aussi assuré que le nouveau programme d’austérité serait mis en oeuvre avant mi-septembre, “pour assurer le versement de la prochaine tranche” de prêts prévue.
Car la Grèce n’est toujours pas durablement à l’abri d’une faillite. Pour être sûre de tenir d’ici fin 2014, elle a réclamé un deuxième plan de sauvetage d’un montant similaire au premier.
Les ministres des Finances de la zone euro ont promis samedi des décisions sur ce point “dans les prochaines semaines”.
Pour certains diplomates, les discussions pourraient se prolonger jusqu’après l’été et aboutir seulement en septembre.
Elles durent déjà depuis plusieurs semaines et tournent surtout autour de l’aspect le plus sensible: la participation des banques et autres créanciers privés de la Grèce.
L’Institut de la finance internationale (IIF), le lobby mondial du secteur financier, a promis son soutien vendredi, et le principe d’un “roulement” de dette, voyant les créanciers renouveler une partie de leurs prêts arrivant à échéance d’ici fin 2014, est désormais acquis.
Mais il faut régler des détails techniques complexes pour éviter que l’opération soit assimilée à un défaut de paiement d’Athènes, qui réduirait tous les efforts à néant.
L’implication du secteur privé sera encore discutée lors d’une réunion de l’eurogroupe prévue à Bruxelles le 11 juillet.
“Je ne peux pas garantir qu’il y aura le 11 un montant pour la participation du secteur privé et pour le programme d’aide global”, prévient toutefois un diplomate.
L’éventualité d’une faillite grecque inquiète bien au-delà de la zone euro. Les Etats-Unis notamment ont multiplié les mises en garde: leur chef de la diplomatie, Hillary Clinton, a encore appelé samedi les Européens à prendre “des décisions responsables” et à apporter une réponse “forte, souple et efficace” à la crise de la dette.
Le ministre polonais des Finances Jacek Rostowski, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l’Union européenne, a aussi souligné le “besoin d’avancer aussi vite que possible”.
“La vitesse ne doit pas aller au détriment d’une décision bien réfléchie”, a rétorqué un diplomate européen.
En Europe, les deux autres pays ayant eu besoin d’aide, Portugal et Irlande, sont en première ligne. Mais l’Espagne inquiète aussi depuis des mois à cause de son secteur bancaire fragile. L’Italie est dans le collimateur de certaines agences de notation en raison de sa dette très élevée, tout comme la Belgique, toujours sans gouvernement de plein exercice.