L’Autorité de la concurrence enquête l’e-commerce

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Un internaute devant son ordinateur (Photo : Saeed Khan)

[04/07/2011 12:28:18] PARIS (AFP) L’Autorité de la concurrence a décidé d’enquêter sur “une hausse des prix très importante” des réparations et de l’entretien automobile ainsi que sur le fonctionnement de la concurrence dans le commerce électronique, selon deux communiqués publiés lundi.

Pour la réparation et l’entretien automobile, un avis sera rendu en mars 2012 et pour le commerce électronique, en juin 2012, a-t-on précisé à l’Autorité de la concurrence, qui s’est auto-saisie sur ces deux sujets et qui publie lundi son rapport annuel.

“Depuis la fin des années 1990, les prix de l?entretien et de la réparation des véhicules ont augmenté de 35%, soit deux fois et demi l?inflation”, tandis que “le prix des seules pièces détachées, qui représentent près de la moitié du coût de la réparation, a bondi de 30% entre 2000 et 2009”, souligne l’Autorité.

Pour les Français, cela s’est traduit par “une hausse de leurs dépenses de réparation et d?entretien de plus de 50%, qu?ils paient directement ou par l?intermédiaire de leurs primes d?assurance. Leur budget voiture représente plus de 10% de leur budget”, ajoute-t-elle.

La hausse des coûts des matières premières, de la main d?oeuvre, ainsi que l’utilisation généralisée des composants électroniques, peuvent expliquer une partie de la hausse des prix. Mais “une insuffisance de concurrence pourrait aussi expliquer cette envolée”, estime l’Autorité.

“Dans la plupart des cas, les propriétaires de véhicules font réparer et entretenir leur voiture chez un garagiste membre d?un réseau agréé par le constructeur”, alors même que depuis 2002, ils peuvent bénéficier de la garantie constructeur s?ils font réparer leur véhicule chez des garagistes indépendants, relève l’Autorité.

“La protection dont bénéficient les constructeurs pour la fabrication et la commercialisation des pièces visibles se justifie-t-elle toujours ?”, se demande-t-elle également, faisant référence aux vitres, éclairages ou éléments de carrosserie.

Par ailleurs “face au poids grandissant pris par internet dans la consommation des ménages”, avec des ventes totalisant 31 milliards d’euros en 2010, l?Autorité a décidé de s?autosaisir pour analyser le fonctionnement de la concurrence dans ce secteur, “détecter ses éventuels dysfonctionnements et émettre, le cas échéant, des recommandations pour les corriger”.

Elle étudiera ainsi les écarts de prix entre la vente en ligne et les magasins physiques et évaluera la pression concurrentielle, notamment sur les prix. Elle regardera si certains sites sont en mesure de vendre des produits à des prix “significativement supérieurs à leurs coûts”.

De même, l’Autorité se penchera sur le rôle des intermédiaires du commerce en ligne: paiement électronique, livraison des colis, comparaison des prix… pour établir s’il existe à ces niveaux suffisamment de concurrence.