ès de Bir al-Abd, à 80 kilomètres de la ville de Be El-Arish,dans la péninsule du Sinaï le 4 juillet 2011 (Photo : -) |
[04/07/2011 14:33:06] LE CAIRE (AFP) Un gazoduc égyptien fournissant Israël et la Jordanie a été visé par un attentat dans la nuit de dimanche à lundi dans la péninsule du Sinaï, le troisième de ce type depuis février.
L’explosion n’a pas fait de victime mais a provoqué l’arrêt de l’alimentation en gaz vers ces deux pays voisins de l’Egypte, selon des sources officielles égyptiennes.
L’incendie était sous contrôle lundi et l’Egypte espère après des travaux de réfection pouvoir reprendre les fournitures “le plus rapidement possible”, a affirmé le chef de la compagnie gazière égyptienne Gasco, Magdi Tawfiq, cité par l’agence officielle Mena.
Peu avant l’explosion, un véhicule a été aperçu garé dans la zone deir al-Abd, à 80 kilomètres de la vill Be d’El-Arish, principale localité du Nord-Sinaï, a indiqué un responsable des services de sécurité. L’explosion a été selon lui provoquée par une bombe commandée à distance.
Le gouverneur du Nord-Sinaï, Abdel Wahab Mabrouk, a dénoncé “un acte terroriste visant à porter atteinte à la stabilité et la sécurité” de la péninsule, sans toutefois se montrer plus précis sur les auteurs de cet acte.
Des responsables jordaniens se sont mis en contact avec leurs homologues égyptiens “pour déterminer les dégâts et discuter des solutions”, a indiqué l’agence gouvernementale jordanienne Petra.
“La Jordanie sera confrontée à des problèmes inhabituels cet été si le problème continue”, a déclaré Abdoul Fattah Nsour, directeur de la Jordan Central Electricity Generation Company, cité par Petra.
Il s’agit du troisième attentat de ce type depuis février.
Un attentat commis le 27 avril, après une première attaque à l’explosif en février, avait visé le centre de distribution et d’exportation du gazoduc desservant Israël et la Jordanie, situé à la hauteur du village d’al-Sabil, près d’al-Arich.
L’attentat de février avait visé le gazoduc dans la ville de Lihfren, au nord du Sinaï, près de la bande de Gaza.
En mars, une tentative d’attentat sur le gazoduc avait échoué.
A la suite de ces deux attentats, les autorités égyptiennes avaient, par mesure de précaution, coupé l’approvisionnement en gaz à Israël et à la Jordanie, principaux clients régionaux.
Les fournitures égyptiennes de gaz à Israël avait repris le 10 juin, un mois et demi après leur interruption en raison de l’attentat d’avril.
Les nouvelles autorités égyptiennes ont décidé de revoir tous les accords gaziers et d’ouvrir des enquêtes sur des contrats controversés de vente de gaz à Israël, signés avant la chute sous la pression de la rue du président Hosni Moubarak le 11 février dernier.
Ces accords sont accusés d’avoir été conclus à des conditions désavantageuses pour l’Egypte. Ceux avec Israël sont également accusés d’avoir été négociés dans des conditions opaques.
L’Egypte fournit 43% du gaz naturel consommé en Israël, où 40% de l’électricité est produite à partir de cette source d’énergie.
Le gaz égyptien couvre 80% des besoins de la Jordanie pour la production d’électricité, soit 6,8 millions de mètres cubes de gaz quotidiennement importées d’Egypte.
L’Egypte est le premier pays arabe à avoir conclu un accord de paix avec Israël en 1979. Le nouveau pouvoir au Caire a fait savoir qu’il n’entendait pas remettre en cause cet accord, tout en prenant davantage de distances avec l’Etat hébreu que sous le régime de M. Moubarak.