Logo de Deutsche Telekom (Photo : Patrik Stollarz) |
[04/07/2011 18:55:32] BERLIN (AFP) Deutsche Telekom a annoncé lundi la nomination de deux femmes sur les sept postes que compte son directoire, alors que les postes de direction sont presque exclusivement masculins en Allemagne.
Claudia Nemat, 42 ans, va prendre début octobre le poste de directrice des affaires européennes et Marion Schick, 52 ans, celle de directrice du personnel, a annoncé le géant des télécommunications dans un communiqué.
Jusqu’ici son directoire ne comptait que des hommes.
“Je me suis fortement engagé pour les nominations de Claudia Nemat et de Marion Schick”, a souligné le patron de Telekom, René Obermann, cité dans un communiqué. “Elles apportent les expériences nécessaires en matière d’expertise et de qualités humaines pour avancer dans la restructuration de Deutsche Telekom dans les années à venir”, a-t-il ajouté.
Selon le quotidien économique Handelsblatt, une troisième femme aurait des chances d’entrer au directoire. Il s’agit d’une secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Justice, Birgit Grundmann, qui pourrait prendre les commandes du secteur protection des données et droit de Telekom, selon l’édition à paraître mardi du journal.
Dès mars 2010, Deutsche Telekom avait lancé une grande campagne de communication en se fixant pour objectif d’avoir 30% de femmes à ses postes de direction d’ici 2015, dans un pays où l’introduction de quotas féminins dans les grandes entreprises suscite un débat acharné.
Jusqu’ici, la concrétisation de cet objectif apparaît plutôt chaotique. Fin février, Deutsche Telekom avait dû se séparer de la femme la plus gradée de l’entreprise, Anastassia Lauterbach. Elle avait été nommée responsable produits en avril 2010, juste après l’annonce de l’introduction d’un quota dans l’entreprise.
Selon la presse allemande, la féminisation de l’ancien monopole ne va pas sans douleur. La succession à la direction du personnel a, selon le Handelsblatt, donné lieu à un conflit.
L’ancien directeur du personnel, Thomas Sattelberger, considéré comme l’initiateur du quota de 30%, aurait souhaité être reconduit à son poste et mis en doute les qualités de Mme Schick, ancienne ministre de l’Eduction du Land du Bade-Wurtemberg.
En Allemagne, les femmes ne représentent que 3% des membres des directoires des 200 plus grandes entreprises. Elles sont un peu mieux représentées dans le secteur des PME et dans les conseils de surveillance, qui sont les organes de contrôle.
La chancelière Angela Merkel, première femme à diriger l’Allemagne, s’oppose jusqu’ici à l’introduction de quotas de femmes contraignants, pourtant réclamée en particulier par sa ministre du Travail Ursula von der Leyen.