Tunisie : La politique du robinet (I)

printemps-arabes-1.jpgCe que personne ou presque n’a remarqué, c’est que depuis ce jour où notre ex a préféré s’éclipser avec sa douce moitié dans les conditions honteuses que l’on sait, que la planète a bougé, que les «Arabes» ont découvert le printemps, certains Européens l’indignation et d’autres Africains qu’il y avait d’autres voies que celles tracées par des dirigeants quasi immuables. C’est que, pratiquement, rien ne s’est arrêté chez nous et que le système économique a continué à fonctionner. De quoi parlez-vous me demanderiez-vous? Les rayons de nos commerçants ont continué a être alimentés; le téléphone ne s’est pas arrêté de sonner -malgré les 56 jours de grève-, l’eau à couler, l’électricité à être fournie -et ce malgré la casse et les victimes… Que le Seigneur ait leur âme…

Et depuis, et durant toute cette période qui a vu fleurir plus de 100 partis -partis qui ont pu communiquer dans le calme ou la douleur selon les voies et moyens fonctionnels et aussi les arguments dont ils disposent-, et tout ça dans un environnement un peu plus tendu, un voisin en pleine guerre civile et environ 500.000 réfugiés qu’il fallait alimenter, faire boire, éclairer et assainir, etc. Et enfin, une Europe frileuse qui voyait tout ça d’un mauvais œil, elle qui adorait les gens dociles et imbéciles afin de se justifier auprès de ses électeurs: regardez en face et comparez, etc.!

Et notre petit pays a continué à tourner, grâce à une masse d’illustres inconnus qui gèrent son administration avec sérénité, transparence, et en toute honnêteté, et ce dans tous les domaines (agriculture, informatique, économie, électricité, assainissement, transport, télécoms, et j’en oublie…).

Pendant que cette masse d’inconnus faisaient leur devoir avec application et en silence, d’autres cadres, dits supérieurs, gigotaient, faisaient des grèves, bloquaient tout et n’importe quoi et tutti quanti. Malgré tout ça, cette masse de cadres diplômes travaillaient et faisaient tourner la machine économique en ne demandant rien à personne, sauf et surtout un peu plus de considération, car sans eux, il ne peut y avoir de pays et avec eux il y a un pays, et ce quel que soit le système politique. Car l’eau et l’électricité sont un besoin vital aussi bien à droite qu’a gauche, et aussi bien pour les extrémistes que les tolérants…

Est-ce pour cette raison que l’on doit appliquer envers ce corps la politique du robinet et ne pas en tenir compte dans cette stratégie de développement dont ils sont le moteur et les acteurs principaux?