ère des Finances à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[05/07/2011 04:58:55] WASHINGTON (AFP) La nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde doit entrer dans le vif du sujet dès son arrivée à Washington, avec la Grèce à son ordre du jour très rapidement.
La Française a prévu d’atterrir dans la capitale américaine lundi, jour férié aux Etats-Unis (Fête nationale), de prendre ses fonctions mardi matin et de donner une conférence de presse mercredi à 09H30 (13H30 GMT).
“Un programme de travail chargé attend la nouvelle directrice générale du FMI”, affirme le journal interne de l’institution, promettant à Mme Lagarde “de difficiles décisions stratégiques […] pour promouvoir la reprise mondiale et régler la crise de la zone euro”.
“L’économie mondiale est toujours secouée par les incertitudes en Europe, les soulèvements au Moyen-Orient, les signes de surchauffe dans certaines économies de marché émergents en croissance rapide et par la hausse des prix des produits de base”, observe encore l’institution.
Mais la crise économique grecque éclipse toutes les autres priorités.
A court terme, le FMI doit réunir son conseil d’administration pour débloquer la cinquième tranche de son prêt de 30 milliards d’euros à Athènes. Elle devrait être de 3,3 milliards d’euros, selon le programme des versements établi à l’origine, en mai 2010.
A moyen terme, le FMI doit trouver un moyen de financer un Etat qui, contrairement aux prévisions initiales, devrait selon toute vraisemblance être incapable de retourner sur les marchés de la dette à long terme début 2012.
Dans cette crise grecque, Mme Lagarde passe pratiquement sans transition d’un côté de la table, celui de la zone euro, à un autre, celui du FMI.
Devant le conseil d’administration le 23 juin, elle a promis qu’elle aurait vis-à-vis des pays de la zone la même rigueur qu’avec les autres Etats membres.
“Mon seul souci sera d’agir en pleine conformité avec la mission du FMI et de veiller à la bonne utilisation des ressources du Fonds. Lors de mes discussions avec les dirigeants européens, je n’hésiterai pas à faire preuve de la franchise et de la fermeté nécessaires, bien au contraire”, disait-elle.
“Dans le cas de la Grèce, il n’existe aucune solution qui ne commence pas avec des ajustements difficiles mais nécessaires de la part des autorités grecques pour rétablir la viabilité des finances publiques et restaurer la compétitivité du pays”, disait-elle.
La prochaine réunion du conseil d’administration sur la Grèce doit avoir lieu “bientôt” d’après le FMI.
Avant cela, “la première chose que je souhaite faire, c’est rassembler les équipes […] leur donner confiance, courage, énergie, et puis se mettre au travail”, avait-elle dit sur TF1 après sa nomination.
Elle a dit vouloir assurer une certaine continuité par rapport à son prédécesseur Dominique Strauss-Kahn.
Mais tous deux ne sont pas issus de la même école. M. Strauss-Kahn se définit comme social-démocrate, et Mme Lagarde comme partisane d’un “libéralisme tempéré”.
Pour le prix Nobel d’économie (2008) Paul Krugman, la nouvelle directrice générale, reconnue comme “sérieuse, responsable, sensée”, est encore un “mystère”.
“Sous l’ère Strauss-Kahn, le FMI s’est distingué comme la moins dogmatique, la plus ouverte intellectuellement des grandes institutions internationales. […] Donc la question est: le FMI va-t-il devenir plus raisonnable sous l’ère Lagarde? Pour le bien de l’économie mondiale, espérons que non”, a affirmé sur son blog cet économiste américain classé à gauche.