Un ministre grec dénonce la “folie” des agences de notation

photo_1309939284396-1-1.jpg
étrangères Stavros Lambrinidis (g) avec le ministre grec des Finances Evangelos Venizelos le 17 juin 2011 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki)

[06/07/2011 08:02:36] BERLIN (AFP) Le ministre grec des Affaires étrangères Stavros Lambrinidis a dénoncé mercredi la “folie” des agences de notation, après des décisions controversées de Standard and Poor’s et Moody’s.

“Hier Moody’s a dégradé la note du Portugal. (…) Mais cette dégradation n’est pas basée sur le fait que le Portugal ne fait pas son travail de réformes mais sur l’hypothèse que le pays va à nouveau avoir besoin d’aide. Voyez-vous la folie de cette prophétie auto-réalisatrice?”, a-t-il déclaré lors d’une conférence à Berlin.

M. Lambrinidis a ajouté que “malheureusement beaucoup de personnes sur ces marchés qu’on dit rationnels (avaient) parié des milliards d’euros sur un effondrement de la Grèce”, via des contrats de couverture contre le risque de défaut, les CDS.

L’agence Standard and Poor’s vient de juger que les plans de participation des banques privées à l’aide à la Grèce, sur la base d’une proposition française, équivalaient à mettre le pays en situation de quasi-faillite, ce qui pourrait déclencher le paiement de ces CDS.

Le ministre grec a par ailleurs appelé à “mettre fin à la rhétorique du châtiment” concernant l’aide apporté à son pays, en particulier en Allemagne.

“Les Allemands ont l’impression qu’ils doivent sauver des pécheurs, tandis que les Grecs ont l’impression d’être aidés par des maîtres fouettards”, a-t-il regretté.

Tout en exprimant sa “gratitude pour le soutien” allemand, M. Lambrinidis a fait valoir que la première économie européenne avait largement profité de l’introduction de la monnaie unique et du marché intérieur.

“L’aéroport d’Athènes a été construit en grande partie par des entreprises allemandes et payé par des fonds européens”, a-t-il dit.

L’Allemagne est le premier pays contributeur aux aides à la Grèce, sous forme de prêts, ce qui n’est pas toujours bien reçu par l’opinion publique allemande.