Arctique, le 5 juin 2010 (Photo : Martin Bureau) |
[06/07/2011 08:42:20] MOSCOU (AFP) La Russie compte demander en 2012 à l’ONU l’élargissement de ses frontières dans l’Arctique, région regorgeant d’hydrocarbures et objet de toutes les convoitises, a indiqué mercredi le vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov
“Je m’attends à ce que l’année prochaine nous transmettions à la commission de l’ONU une demande fondée scientifiquement sur l’élargissement des frontières de notre plateau continental dans l’Arctique”, a-t-il déclaré lors d’une réunion d’une commission maritime, selon l’agence officielle Itar-Tass.
M. Ivanov a relevé que dans les jours à venir, une expédition scientifique russe allait partir explorer la dorsale de Lomonossov et celle de Mendeleïev afin de prouver qu’il s’agit d’extensions de son plateau continental.
La dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagne sous-marine s’étend du Groenland à la Sibérie. Le Groenland et le Canada affirment aussi qu’elle est le prolongement naturel de leurs plateaux respectifs.
La Commission des limites du plateau continental de l’ONU est en charge de ces questions et règle les différends sur la base de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982.
Ce texte permet aux pays signataires ayant une façade maritime d’étendre leurs droits pour l’exploitation des ressources naturelles, minérales, énergétiques, biologiques, de 200 milles actuellement à 350 milles, s’ils peuvent prouver, par des études scientifiques, que cette extension constitue “la prolongation naturelle du plateau continental”.
Les cinq Etats riverains de l’océan Arctique (Etats-Unis, Russie, Canada, Norvège, Danemark/Groenland) sont actuellement engagés dans une course aux revendications territoriales dans cette région susceptible de contenir 13% du pétrole et 30% du gaz naturel non découverts dans le monde.
La Russie a même prévu de créer des unités militaires spécialisées qui seront déployés dans l’Arctique pour y défendre les intérêts et les frontières russes.
En 2008, la présidence russe a ainsi adopté une stratégie à mettre en oeuvre d’ici à 2020 visant à faire de la Russie “la puissance principale de l’Arctique”.
L’année précédente, des explorateurs ont planté un drapeau russe au fond de l’océan Arctique, à plus de 4.000 mètres sous le pôle Nord, une mission symbolisant les revendications territoriales de Moscou.