éenne devant le siège de la BCE à Francfort (Photo : Daniel Roland) |
[06/07/2011 09:01:41] BRUXELLES (AFP) La zone euro reste plus que jamais sous la menace de la crise de la dette, avec de nouvelles turbulences financières autour du Portugal et de grandes difficultés pour boucler avec les banques un deuxième plan d’aide indispensable en faveur de la Grèce.
Le répit n’aura été que de courte durée.
Au bord du précipice il y a moins d’une semaine encore, l’Union monétaire a pu souffler lorsque le Parlement grec a voté un plan d’austérité contesté, dont les bailleurs de fonds ont fait une condition pour maintenir ouvert le robinet de l’aide financière.
Las, il n’aura pas fallu 24 heures pour comprendre que le deuxième plan d’aide à moyen terme promis à Athènes, allant au-delà de prêts d’urgence pour lui permettre de passer l’été, serait plus plus long et compliqué à mettre sur pied qu’escompté.
Il doit atteindre un montant un peu supérieur à 100 milliards d’euros, comme le premier lancé il y a seulement un an, pour couvrir les besoins du pays jusqu’à au moins mi-2014.
Problème: les Européens, sous la pression de l’Allemagne, ont entrepris de faire contribuer cette fois les créanciers privés de la Grèce, banques et autres fonds d’investissement ou de pension. Mais l’exercice est délicat car il risque de pousser les agences de notation à déclarer a Grèce en état de faillite.
Cette semaine, l’agence de notation Standard and Poor’s a rejeté en l’état le plan envisagé par les Européens, sur la base d’idées françaises, estimant qu’il conduirait “probablement à un défaut de paiement”, ce que l’Europe veut éviter à tout prix pour éviter la contagion.
La zone euro doit donc remettre son ouvrage sur le métier et la finalisation du plan est désormais repoussée à la rentrée de septembre.
“Dans les semaines qui viennent nous allons commencer à discuter du prochain plan de soutien à la Grèce (…) On doit être prêts pour septembre”, a déclaré mercredi le ministre français des Finances, François Baroin.
Le retard ainsi pris risque-t-il d’indisposer le Fonds monétaire international?
L’institution de Christine Lagarde conditionne en effet en principe le déblocage de sa part de 3,3 milliards d’euros dans la prochaine tranche de prêts à la Grèce à l’assurance européenne – toujours non concrétisée – que les besoins de financement de la Grèce seront couverts pour l’année à venir.
Pour ne rien arranger, après la Grèce, c’est le Portugal qui à nouveau se retrouve sous la pression des marchés.
ésentants du FMI, de la BCE et de la Commission européenne sont réunis le 5 mai 2011 à Lisbonne pour annoncer des mesures de soutien au Portugal (Photo : Patricia de Melo Moreira) |
L’agence de notation Moody’s a relégué mardi le Portugal dans la catégorie des investissements “spéculatifs”, en abaissant de quatre crans sa note à long terme, car elle estime que le pays pourrait avoir besoin d’un deuxième plan d’aide. Alors que le premier, de 78 milliards d’euros, vient tout juste d’être décidé.
“Ce n’est pas le regard d’une agence de notation qui va régler l’affaire de la dette souveraine”, a rétorqué mercredi M. Baroin, tandis que le ministre grec des Affaires étrangères Stavros Lambrinidis a dénoncé la “folie” des agences de notation.
Mais l’inquiétude à Lisbonne est palpable.
La zone euro risque donc de rester durablement en état d’urgence. “La crise mondiale et en particulier la crise de la dette ont jeté le doute sur les fondamentaux de l’intégration européenne. L’impensable est devenu envisageable: la sortie d’un pays de la zone euro, la fin de l’euro et même la désintégration de l’UE ne sont plus tabous”, estime le think-tank bruxellois Europolicy Center dans une récente étude.
Pour les dirigeants européens, il faut tenir bon. “Nous n’avons pas le choix. Si la zone euro disparaissait, l’UE elle-même serait en danger et nous ne pouvons nous permettre une telle situation”, prévenait fin juin le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.