C’est l’Ecole supérieure des sciences et techniques de Tunis (ESSTT), suivie de ISI, l’ESSECT et Time University, qui a remporté le prix lors de la Compétition nationale organisée par SIFE Tunisie, mercredi 6 juillet. Et c’est à cette équipe que reviendra l’honneur de représenter le pays à Kuala Lumpur (capitale de la Malaisie) en octobre prochain.
Le projet consiste à redynamiser les activités de l’Association de soutien aux artisanes de Khroumirie, «ASSAK» qui assure des formations aux artisanes de la région et leur permet de développer des activités régulières et lucratives pour améliorer leur niveau de vie.
La jeune équipe SIFE s’est déplacée dans la région d’Aïn Draham et a procédé à la restructuration de l’Association en renforçant les compétences organisationnelles, créatives et commerciales de ces artisanes.
Elle les a ainsi formées en techniques de vente, gestion de stock, gestion financière, négociation avec la clientèle et les fournisseurs et une initiation à l’usage des TIC.
Le réseau d’artisanes dont les activités touchent à la tapisserie, à la broderie et au rotin a, grâce à l’encadrement de l’équipe SIFE, intégré une nouvelle gestion financière de l’Association comprenant aussi bien l’approche quantitative que qualitative. L’équipe a pris contact avec l’agence Tunisia Arts pour assurer la commercialisation des produits d’ASSAK à l’international. Pour faire connaître les articles créés par les artisanes de la région, un stand a été aménagé aux Salons de l’Artisanat du Kram et de Tabarka. Les étudiants de l’ESSTT ont aussi conçu une page Facebook «Assak New Generation» et un site web www.assak.tn sans oublier l’édition de brochures, cartes visite et catalogue.
Mieux encore, pour garantir des produits de qualité, l’équipe SIFE a convaincu les artisanes de la nécessité de n’user que de produits naturels pour tous les articles fabriqués. Elles ont ainsi réintroduit la peinture végétale et des matériaux de teinture qui ne nécessitent pas de combustibles pour réduire les effets de serre.
D’un autre côté et pour ce qui est des activités de broderies, 1.464 dinars ont été investis dans le rééquipement d’un atelier, et un accord a été conclu avec un fournisseur pour qu’il livre les matériaux d’emballage et du tissu afin de réduire les dépenses.
Enfin, concernant l’activité du rotin, un budget de 17.000 dinars sera nécessaire pour la relance. Il sera réparti entre formateurs et coût des matières premières et touchera 30 artisanes. Pour ce, des financements venant des structures d’appui, ou d’associations, telle que les Business Angels, pourront permettre à l’association ASSAK de démarrer réellement.
Les étudiants de l’ESSTT n’ont pas négligé l’intérêt de la formation pour assurer l’amélioration des prestations des artisanes et la pérennisation de l’Association Entreprise. Ils ont remis sur pied le centre de formation dans les domaines d’activité précités et ont incité toute femme qui veut s’adonner aux travaux de broderie, tapisserie ou rotin à s’y inscrire. Tout comme ils se sont montrés prêts à encadrer ces femmes pour qu’elles puissent monter leurs projets personnels. Ils ont, également, procédé à l’embellissement du local de l’ASSAK, la promotion des articles traditionnels, l’aménagement d’une salle d’exposition et la négociation avec la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV) pour faire du Centre ASSAK un passage obligé pour les touristes de la région.
Mais plus admirable que tout, la tempête de la révolution lors de laquelle a été dévasté le local d’AASSAK au mois de janvier dernier n’a pas empêché l’équipe SIFE de reprendre tout à zéro, du réaménagement à la peinture en passant par la décoration du siège de l’Association.
Socrate a dit au 7ème siècle avant J.-C: «Rien n’est trop difficile pour la jeunesse»; Georges Bernanos, écrivain français du 19ème a dit, lui aussi: «C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents».
A Aïn Draham, à l’ASSAK, c’est beaucoup de chaleur et d’espoir pour une vie meilleure qu’a introduit le duo SIFE-ESSTT dans une région oubliée et des familles marginalisées.