Grèce : le FMI débloque 3,2 milliards, n’offrant qu’un court répit

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à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

[09/07/2011 05:56:40] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international a débloqué vendredi la cinquième tranche de son prêt à la Grèce, soit une somme de 3,2 milliards d’euros, qui n’offrira qu’un court répit au pays et à ses créanciers.

Le conseil d’administration du FMI, réuni à Washington, a donné son feu vert pour mettre cette somme à disposition d’Athènes, dans le cadre d’un prêt de 30 milliards accordé en mai 2010, a indiqué le Fonds dans un communiqué.

Cette décision est la suite logique du versement de la tranche de l’aide européenne auquel les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur accord samedi. Une somme de 8,7 milliards d’euros a été promise.

Mais la Grèce n’apparaît pas sauvée, loin de là. Les échéances auxquelles l’Etat doit faire face ces prochaines années devraient rendre le plan actuel de 110 milliards d’euros insuffisant.

Athènes était en effet censé retourner début 2012 sur le marché des emprunts à long terme, et devrait selon toute vraisemblance en être incapable. La méfiance que la Grèce inspire aux investisseurs lui imposerait des taux d’intérêt impossibles.

La nouvelle directrice générale du Fonds, Christine Lagarde, qui a pris ses fonctions mardi, a évoqué le sujet dans le communiqué du FMI. “La viabilité de la dette de la Grèce dépend essentiellement d’une mise en oeuvre vigoureuse et dans les délais du programme d’ajustement, sans laisser de place aux dérapages, ainsi que de la poursuite du soutien des partenaires européens et de l’implication du secteur privé”, a-t-elle écrit.

C’est la première fois que le FMI, qui s’était jusqu’ici constamment dit opposé à une restructuration de la dette grecque jusqu’en juin, parle de la nécessité pour les créanciers privés de mettre la main au portefeuille. Reste à savoir selon quelles modalités. La question doit être débattue lundi à Bruxelles par les ministres de l’Eurogroupe.

Mme Lagarde, passée en très peu de temps de ministre de la zone euro à numéro un du FMI, a appelé le gouvernement grec à rester ferme.

“Le programme donne des résultats importants: le déficit budgétaire est en train de baisser, l’économie de se rééquilibrer et la compétitivité de s’améliorer”, a-t-elle affirmé. “Cependant, avec beaucoup de réformes structurelles toujours à mettre en oeuvre, des défis considérables demeurent pour la politique économique”, a-t-elle ajouté, citant parmi les éléments à réformer “le poids élevé de la fiscalité sur le travail et le système judiciaire inefficace”.

Le FMI doit encore publier le rapport d’étape de ses services sur le programme grec. Il contient les prévisions économiques et budgétaires actualisées, une appréciation sur la conjoncture, des éléments comme l’estimation de la surévaluation de l’euro pour la Grèce (entre 20 et 34% en mars) et quelques recommandations sur la suite.

L’institution n’a pas précisé à quelle date elle comptait publier ce rapport, mais traditionnellement elle n’attend que quelques jours après les réunions du conseil d’administration.

La Grèce était lestée fin mars d’une dette publique de 354,5 milliards d’euros. Selon le FMI, la dette qu’elle doit refinancer cette année représente 24% de son produit intérieur brut, le pourcentage le plus élevé au monde après le Japon et les Etats-Unis.