é nationales. (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[09/07/2011 16:40:52] PARIS (AFP) Fabricants de puces, de lecteurs ou Imprimerie nationale, les industriels se disent fin prêts pour l’arrivée de la carte d’identité électronique, votée cette semaine par l’Assemblée, qui sera fabriquée avec des composants en grande majorité d’origine française.
Portant les informations d’identification, la photo numérisée mais aussi les empreintes digitales, la carte devrait progressivement être distribuée aux quelque 60 millions de Français en 2012 au plus tôt, au gré des renouvellements.
Gratuite, du format d’une carte bleue, la e-carte comportera deux puces.
La puce “régalienne”, qui contiendra les informations d’identité du détenteur: elle pourra être lue en approchant la e-carte des lecteurs “sans contact” installés dans les mairies et administrations, comme pour le “pass navigo” dans les transports d’Ile-de-France.
La puce, facultative, dite de “e-services”, qui permettra d’apposer des signatures électroniques sur internet pour des échanges commerciaux et administratifs. Cette option nécessitera d’être équipé d’un lecteur spécifique, où introduire la carte comme pour des paiements par carte bleue, avec code PIN.
Ce deuxième lecteur sera-t-il offert par l’Etat aux Français avec leur nouvelle carte d’identité électronique, comme c’est le cas en Allemagne, ou faudra-t-il que les gens l’achètent, comme en Belgique ? “La question n’est pas encore tranchée”, selon un spécialiste du secteur.
La fabrication de la carte d’identité numérique coûtera à l’Etat au moins douze millions d’euros par an de plus que celle des cartes actuelles. Alors que ces cartes plastifiées coûtent 4 à 5 euros pièce, les cartes biométriques reviendraient de 7 à 8 euros; selon le ministère de l’Intérieur, 6,2 millions de cartes d’identité nouvelles sont éditées chaque année.
L’Imprimerie nationale est la seule habilitée à fabriquer les pièces d’identité en France.
“Nous réalisons déjà des titres électroniques”, à savoir les titres de séjour pour les résidents européens ou les cartes des agents de la Gendarmerie nationale, explique à l’AFP Agnès Martin, sa directrice de la communication.
Ces titres sont fabriqués dans son usine de Douai (Nord), un site très protégé classé “d’importance vitale” en 2010 par les autorités.
Elle se fournit en composants (puces électroniques, logiciels) auprès des grands leaders du secteurs, les Français Gemalto, Oberthur Technologies ou Morpho (Safran), mais aussi de la petite société Smart Packaging Solutions (SPS).
“Industriellement, on est prêts, on a tout anticipé. Quand on recevra le feu vert, on n’aura qu’à appuyer sur le bouton”, assure Mme Martin.
De fait, l’Imprimerie nationale (700 personnes) prépare le terrain depuis quelque temps.
Elle a ainsi investi, en janvier, dans la société aixoise SPS, qui fabrique les modules engravés de couleur dorée, semblables à ceux des cartes bleues, qui abriteront les puces “régalienne” ou “e-services” de la future carte d’identité, et des antennes très fines intégrées sur toute la surface de la carte pour communiquer avec le lecteur.
Les contrats de fourniture de l’Imprimerie nationale, après appel d’offre, ne sont pas encore en vue, mais Gemalto estime avoir “de nombreux atouts à faire valoir” dans ce “marché potentiel”.
Le géant français fabrique également des lecteurs adaptés, tout comme la petite société française Xiring, qui a déployé la majorité des lecteurs de “carte vitale” utilisés en France.
“On attend une très forte croissance”, souligne Laurent Maître, directeur marketing de Xiring. “Chez nous, tout est prêt, il manquait juste le top départ”.