Les Européens à nouveau au chevet de la zone euro, crainte d’une contagion à l’Italie

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ènes le 1er juillet 2011 (Photo : Filippo Monteforte)

[11/07/2011 10:04:49] BRUXELLES (AFP) Les responsables européens se retrouvent une nouvelle fois lundi au chevet de la zone euro, fragilisée par leurs difficultés à décider d’un deuxième plan d’aide à la Grèce et sous la menace d’une contagion de la crise à l’Italie, qui mettrait en péril l’Union monétaire.

En sus d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro, prévue de longue date, un déjeuner de travail des principaux responsables économiques européens a été convoqué de manière inopinée pour lundi par le président de l’UE, Herman Van Rompuy, afin de parler de la crise de la dette.

Il a convié les présidents de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, de la Commission européenne José Manuel Barroso ainsi que le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

Objectif officiel: “coordonner les positions” sur le dossier grec au moment où les dissensions s’étalent au grand jour et où les Européens n’écartent plus totalement l’idée d’un défaut partiel de la Grèce.

Une idée à laquelle s’oppose farouchement la BCE qui affirme qu’elle n’acceptera plus alors les obligations grecques, si celles-ci sont dégradées, en contrepartie des prêts qu’elle accorde aux banques du pays.

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La Tour de Pise le 26 avril 2011 (Photo : Fabio Muzzi)

“Il ne s’agit pas d’une réunion de crise”, a assuré le porte-parole de M. Van Rompuy, précisant que l’ordre du jour était bien la Grèce et non l’Italie, prise pour cible par les marchés depuis la fin de semaine dernière.

Mais il y a bien un sentiment d’urgence. La troisième économie de la zone euro voit depuis vendredi les taux auxquels elle se finance sur le marché de la dette atteindre des niveaux records depuis la création de la zone euro, et les actions de ses banques chuter en Bourse, faisant craindre une contagion.

Or, l’Italie pèse économiquement à elle seule plus de deux fois plus que les trois pays sauvés à ce jour de la banqueroute: Grèce, Irlande et Portugal. Si elle cédait, c’est toute la zone euro qui serait menacée. Selon le quotidien allemand Die Welt paru lundi, la BCE veut que le Fonds de secours financier de la zone euro voit sa force de frappe doublée, de 750 milliards à 1.500 milliards d’euros.

Afin de rassurer des marchés fébriles, des avancées sur le second plan d’aide promis à la Grèce sont donc nécessaires, même si celui-ci ne devrait pas être finalisé avant septembre.

“Nous avons clairement besoin de progresser le plus vite possible pour faire en sorte que ce programme soit mis sur pied dès que possible”, a déclaré lundi le ministre polonais des Finances, Jacek Rostowski, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE.

Pour stopper l’hémorragie, les Européens doivent répondre d’une même voix à une question: comment mettre à contribution les créanciers privés de la Grèce – condition exigée par l’Allemagne et les Pays-Bas notamment – sans créer un “événement de crédit” aux conséquences imprévisibles car il déclencherait le paiement des contrats d’assurance souscrits pour se protéger d’une défaillance du pays ?

Au cours du week-end, l’idée de recourir à une solution impliquant, sur une période limitée dans le temps, un “défaut partiel (ou sélectif”) de la Grèce, a gagné en vigueur, selon des diplomates.

Cette option marquerait un revirement de la zone euro qui a jusqu’ici exclu un tel défaut. Elle écarterait aussi un peu plus une proposition française consistant pour les banques à réinvestir automatiquement dans de nouvelles obligations leurs prêts consentis à la Grèce lorsqu’ils arrivent à échéance.

L’idée a été retoquée par l’agence de notation Standard & Poor’s, remettant au goût du jour une proposition allemande d’échange d’obligations pour des titres à plus longue échéance, voire un rachat d’une partie de la dette grecque.

L’ensemble de ces propositions seront étudiées lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, à partir de 15H00 (13H00 GMT).