Nous avons posé trois questions à Kamel Jendoubi, président de l’Instance
Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) alors qu’il tenait, lundi 11
juillet, une conférence de presse sur le démarrage des inscriptions sur les
listes électorales pour l’Assemblée Constituante. Cet enregistrement se
poursuivra du 11 juillet au 2 août 2011.
Jendoubi avait d’abord retracé le parcours de l’Instance, ses références
légales, ses attitudes, ses points de conviction… avant de décrire les
difficultés auxquelles il devait faire face. En tête de celles-ci, trouver des
locaux prenait la tête puis venaient les problèmes de recrutement et de système
informatique.
Dans les détails, il a évoqué de nombreux chiffres à retenir pour comprendre
l’importance des élections pour la Constituante. Par exemple, le nombre prévu
des électeurs qui caracolerait sur les 7,9 millions (dont quelque 900 mille
Tunisiens à l’étranger enregistrés sur la base de données des consulats
tunisiens partout dans le monde). Quant aux centres d’enregistrement, 402 ont
été créés (avec 382 dans les municipalités, 19 dans les délégations, 135 dans
les écoles en plus des centres itinérants). Spécialement pour l’Instance, les 27
commissions pour les 27 districts sont actuellement opérationnelles avec chacune
14 membres et 2107 agents ont été recrutés.
Le même jour du démarrage des enregistrements, c’est-à-dire le 11 juillet, a
également démarré une large campagne de sensibilisation avec affiches, spots
radio et TV, journaux papiers et électroniques, Facebook, plages, centres
commerciaux, routes… pour inciter les Tunisiens à s’engager en masse dans
cette pierre angulaire de la nouvelle Tunisie.
Pour cette sensibilisation, un discours a été fignolé: “Vous êtes citoyen
tunisien âgé de plus de 18 ans et vous voulez exercer votre droit de vote,
inscrivez-vous dès maintenant aux bureaux prévus à cet effet. Les Tunisiens
résidents à l’étranger pourront s’inscrire auprès des ambassades et des
consulats de leurs pays de résidence et, parmi eux, ceux qui seront en Tunisie
pendant la période d’inscription pourront s’inscrire auprès des bureaux
spécialement prévus pour eux en Tunisie“ (site:
www.isie.tn).
Nous avons saisi l’occasion pour interroger M. Jendoubi sur trois points de
détail: Rejoignait-il l’appel de quelques indépendants qui viennent d’annoncer
aux médias qu’ils souhaitent élargir la représentativité au sein de l’Instance
des Elections? Comment expliquait-il que des problèmes informatiques aient été
notés dès le premier jour des enregistrements et si cela présageait d’encore
plus de failles informatiques à l’avenir? Si la Haute instance ne pouvait pas
maîtriser le temps de la conférence, qui était censée commencer à 10h et qui ne
l’a été qu’à 10h40, comment pourrait-elle maîtriser l’agenda difficile des
élections?
A la première, M. Jendoubi a simplement affirmé que les membres de l’Instance
des Elections n’avaient aucune couleur et que celle-ci avait l’identité d’une
instance exécutoire.
A la seconde question, il a affirmé: “Nous avons manifestement des problèmes
techniques car il n’est pas facile de gérer 7,9 millions d’électeurs et il faut
comprendre que le 11 juillet est une journée de test. Nous avons des ingénieurs
et des techniciens à notre disposition dans toutes les régions et ils sont prêts
à intervenir pour résoudre les problèmes d’informatique et de
télécommunications. Dans le sud, certains bureaux sont équipés de climatiseurs
mais ce n’est pas généralisé et c’est un problème car les ordinateurs chauffent
et tombent en panne“.
A la troisième question, il n’a pas estimé bon de répondre!