Dette américaine : Obama réclame des concessions pour un accord avant le 2 août

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à la Maison Blanche, le 11 juillet 2011 (Photo : Saul Loeb)

[11/07/2011 16:22:26] WASHINGTON (AFP) Le président américain Barack Obama a affirmé lundi qu’il était toujours favorable à un accord avec les républicains sur le relèvement du plafond de la dette, mais a prévenu que cet accord ne serait possible qu’au prix de concessions de ses adversaires.

“Nous allons parvenir à un accord avant le 2 août”, a estimé M. Obama lundi au cours d’une conférence de presse à la Maison Blanche.

Le Congrès doit absolument voter un relèvement du plafond de la dette avant cette date, faute de quoi Washington ne pourra plus emprunter pour financer son déficit.

Le président a assuré qu’il ne serait “pas acceptable” de ne pas relever le plafond de la dette des Etats-Unis, affirmant son intention de se réunir “tous les jours” avec ses adversaires pour tenter d’éviter un défaut de paiement des Etats-Unis. “Je continue de pousser les responsables du Congrès à un accord le plus important possible”, a assuré M. Obama.

“Nous sommes tous d’accord pour mettre à profit cette occasion afin de faire quelque chose de significatif sur la dette et les déficits”, a-t-il aussi assuré.

Mais le président a averti que les conservateurs devaient accepter de faire des concessions. “Je ne vois pas le chemin vers un accord s’ils n’évoluent pas (…) ils vont avoir à faire des compromis, tout comme les démocrates vont devoir faire des compromis, tout comme je me montre moi-même disposé à des compromis”, a-t-il déclaré.

Les termes de l’accord discuté ne sont “pas exactement ce que je voudrais”, a insisté M. Obama: “Je voudrais plus de revenus et moins de coupes dans les programmes dont profitent les familles de la classe moyenne (…) je suis près à aller dans leur direction pour qu’on arrive à quelque chose”.

Le président a dit en revanche refuser par avance toute solution provisoire “à 30 jours, 60 jours ou 90 jours” à la crise de la dette. Au contraire selon lui, l’accord espéré doit permettre de résoudre la situation pour “10, 15 ou 20 ans”.

M. Obama s’exprimait au lendemain d’une réunion de plus avec les chefs de file du Congrès qui n’a accouché d’aucun résultat tangible.

Le président souhaite réduire la dette américaine de 4.000 milliards de dollars sur dix ans. Elle atteint actuellement 14.294 milliards et continue à gonfler au rythme du déficit budgétaire, qui doit s’afficher cette année à 1.600 milliards.

M. Obama est d’accord sur le principe de tailler dans les dépenses et pourrait même tenter de réformer les grands programmes sociaux américains générateurs de déficits. Mais il souhaite aussi que les contribuables les plus aisés paient davantage d’impôts, ce que les républicains ont jusqu’ici rejeté.

John Boehner, le président républicain à la Chambre des représentants, a répété que son camp refuserait d’entériner un relèvement du plafond de la dette si l’administration Obama ne concédait pas en échange des coupes supérieures au montant du relèvement du plafond.

Les républicains, qui contrôlent la Chambre, refusent de laisser expirer les exemptions d’impôts héritées de l’ère du président George W. Bush.

Lundi après-midi, le président doit participer à une nouvelle séance de discussions avec les responsables des deux partis du Congrès, la troisième depuis jeudi.