Afin de calmer les marchés, l’Italie accélère l’adoption du plan de rigueur

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à Rome (Photo : Alberto Pizzoli)

[12/07/2011 14:30:41] MILAN (Italie) (AFP) L’ensemble de la classe politique italienne a affiché mardi sa détermination à adopter un plan de rigueur d’ici dimanche afin de calmer des marchés qui craignent une contagion de la crise de la dette à la péninsule.

Dans sa première déclaration publique depuis que les marchés ont commencé à prendre le pays pour cible en fin de semaine dernière, le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, a appelé à l’unité dans une période “pas facile” exigeant des “sacrifices”.

“La crise nous pousse à accélérer le processus de correction (budgétaire) en des temps très rapides”, a déclaré le Cavaliere, appelant à “éliminer tout doute sur l’efficacité et sur la crédibilité” de l’assainissement budgétaire.

Face à l’urgence, le ministre de l’Economie et des Finances Giulio Tremonti a quitté Bruxelles avant même la fin d’une réunion avec ses homologues européens afin de rentrer à Rome pour “boucler” le plan de rigueur.

Une contagion de la crise à l’Italie ou à l’Espagne mettrait en effet en danger l’ensemble de la zone euro qui envisage de se réunir au plus haut niveau vendredi, selon le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy, afin de définir une riposte coordonnée.

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à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

Le plan de rigueur italien de 40 milliards d’euros, adopté par le gouvernement le 30 juin, doit permettre au pays d’atteindre un quasi équilibre budgétaire en 2014, avec un déficit de 0,2% du PIB contre 4,6% en 2010, et de réduire mécaniquement son énorme dette de près de 1.900 milliards d’euros (environ 120% du PIB).

Il intervient après un premier plan de 25 milliards d’euros adopté l’an dernier. Les économies toucheront les fonctionnaires, les collectivités locales, la santé…

Certains analystes émettent toutefois des doutes sur la mise en oeuvre de ce plan dont la quasi totalité des mesures porte sur 2013 et 2014 alors que les prochaines élections législatives auront lieu au printemps 2013.

Répondant à l’appel à l’unité, majorité et opposition sont tombés d’accord mardi pour accélérer l’adoption du plan par le parlement.

Le Sénat l’entérinera d’ici jeudi midi, soit avec une semaine d’avance par rapport au calendrier initial, afin que la Chambre des députés puisse donner son feu vert définitif d’ici dimanche avant la réouverture des marchés lundi.

L’opposition de gauche et du centre a donc accepté d’enterrer la hache de guerre des amendements mais ne perd toutefois pas le nord de la bataille politique.

“Après, nous demanderons que le gouvernement s’en aille. Les problèmes du pays sont liés à la faiblesse de ce gouvernement”, a lancé Anna Finocchiaro, chef de file des sénateurs du Parti Démocrate (gauche).

“Le gouvernement est stable et solide, la majorité unie et déterminée”, a rétorqué M. Berlusconi, alors que ses prises de becs récentes avec M. Tremonti et l’affaiblissement de la majorité après deux défaites récentes dans les urnes ont largement attisé les craintes des investisseurs à l’égard de l’Italie.

Pendant ce temps, sur les marchés, après une nouvelle matinée de panique, les investisseurs semblaient s’être tranquillisés grâce à la réussite d’une émission obligataire de 6,75 milliards d’euros.

Malgré une spectaculaire envolée des taux d’intérêt à 3,67% contre 2,147%, le Trésor italien a réussi à placer tous ses titres alors que, selon les analystes, les investisseurs s’attendaient à un échec de cette émission.

Conséquence, les taux italiens à dix ans se détendaient à 5,604% vers 13H30 GMT après avoir frôlé les 6% dans la matinée, tandis que la Bourse de Milan prenait 0,49% après avoir chuté de plus de 4%.