Comment faire pour doter l’Afrique d’un secteur manufacturier compétitif? C’est
à cette question guère nouvelle que s’efforce d’apporter une réponse actuelle le
dernier rapport –le 11ème- de l’Organisation des Nations unies pour le
développement industriel (ONUDI)
et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED),
«favoriser un développement industriel en Afrique dans le nouvel environnement
global».
Plus de cinquante ans après la première vague d’indépendances de pays africains,
cette question attend encore une réponse. En effet, le rapport constate dans son
introduction que «la plupart des pays de la région luttent encore pour
développer un secteur manufacturier compétitif». Pour cela, ces pays doivent –et
cela fait l’objet d’un «consensus grandissant»- «diversifier leur production et
leurs modèles d’exportation en vue de réduire la vulnérabilité aux chocs,
booster la croissance, créer des opportunités d’emploi et renforcer leur
intégration dans l’économie globale».
Les politiques industrielles jusque-là mises en œuvre n’ayant pas permis
d’atteindre l’objectif fixé, les décideurs africains «sont à la recherche d’une
nouvelle approche qui ne répète pas les erreurs du passé». Et ils ont du pain
sur la planche car, d’après ce rapport, il n’y a pas de convergence des points
de vue sur ce que devrait être une politique industrielle.
Néanmoins, le rapport énonce un certain nombre de principes et d’idées pouvant
guider la réflexion sur une nouvelle stratégie industrielle. D’abord, on sait
qu’un «aspect important d’une nouvelle politique industrielle» réside dans le
fait qu’«elle devrait être une composante d’une plus large stratégie de
développement de la production ayant pour objet l’amélioration de l’accumulation
du capital et du savoir».
Ensuite, les auteurs du rapport prônent une «approche stratégique de
l’élaboration d’une politique industrielle adaptée aux circonstances spécifiques
d’un pays», car l’approche basée sur «un modèle valable pour toutes les
situations n’a pas marché par le passé et ne marchera pas à l’avenir». Pour
coller au plus près aux spécificités des pays, il est nécessaire de faire preuve
de «flexibilité dans le design de la stratégie et le processus d’élaboration de
la politique», en ce sens que même si «elle ne devrait pas suivre un plan
directeur universel», une politique industrielle «doit bâtir sur les conditions
initiales et cibler délibérément les contraintes économiques spécifiques du pays
qui constituent les principaux obstacles à une démarche industrielle durable».
Enfin, il faut prendre en considération les activités manufacturières
existantes; ce qui implique que l’élaboration d’une stratégie
d’industrialisation «doit être basée sur une évaluation approfondie de la base
industrielle présente du pays».
(Suite)