Les Etats membres du FMI demandent à l’Italie de rationaliser son budget

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à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[13/07/2011 08:34:04] WASHINGTON (AFP) Le conseil d’administration du Fonds monétaire international, composé des représentants des Etats membres, a demandé mardi à l’Italie une “rationalisation des dépenses”, même s’il a jugé le pays engagé dans la bonne voie pour réduire son déficit budgétaire.

“Les administrateurs ont souligné qu’un rééquilibrage durable du budget devrait se reposer d’abord et surtout sur une rationalisation des dépenses fondée sur des priorités claires”, a indiqué le FMI, dans un compte-rendu d’une discussion annuelle du conseil d’administration sur l’économie italienne.

“Les administrateurs ont salué l’engagement des autorités à réduire le déficit budgétaire à moins de 3% du PIB en 2012 et à près de zéro d’ici à 2014. Ils ont considéré le plan budgétaire de moyen terme récemment adopté par le gouvernement comme une étape importante pour rendre ces objectifs possibles”, a poursuivi l’institution.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a présenté le 30 juin un projet de plan d’austérité portant principalement sur les années 2013 et 2014, et combinant des mesures d’économie dans la fonction publique et le système de retraites avec des réformes fiscales.

Le FMI a rappelé que l’Italie, même si sa dette suscite l’inquiétude des investisseurs, avait déjà effectué une bonne partie du chemin vers l’équilibre budgétaire.

Elle a “confortablement atteint les objectifs budgétaires en 2010”, avec un déficit à 4,5% du produit intérieur brut, contre 5% visés, et “les tendances budgétaires positives se sont prolongées lors des premiers mois de 2011”, note le compte-rendu.

Les administrateurs du FMI ont entrevu la possibilité pour Rome d’être encore plus rigoureux.

“Ils ont été encouragés par l’intention du gouvernement d’entreprendre des revues exhaustives de la dépense publique. Ils ont souligné que de telles revues devraient entraîner une contraction importante des dépenses et améliorer l’efficacité du secteur public”, a rapporté le FMI.

Une minorité a souhaité un effort d’austérité plus important à court terme. “Les administrateurs ont indiqué qu’une mise en oeuvre résolue du plan était essentielle, et un certain nombre d’entre eux ont estimé que des mesures plus concentrées en début de période aurait un effet positif sur l’opinion du marché”, a signalé le Fonds.

Le président du Conseil, M. Berlusconi, a appelé mardi à l’unité nationale dans une période qui n’est “certainement pas facile” en raison des craintes de contagion de la crise de la dette à partir de pays incapables aujourd’hui d’emprunter sur les marchés financiers, la Grèce, l’Irlande et le Portugal.

Les Etats membres du FMI ont renouvelé leurs appels, traditionnels lors des discussions sur l’Italie, à des réformes qui libéraliseraient l’économie.

“Bien que l’économie ait des points forts, la dette publique est élevée et la croissance devrait rester comprimée par des goulots d’étranglement structurels existant de longue date”, ont-ils expliqué.

Ils ont recommandé entre autres des mesures “pour augmenter encore la productivité”, comme “un contexte réglementaire plus efficace, l’ouverture du secteur des services, et la réduction de l’actionnariat public”.