Zone euro : valse-hésitation autour d’un sommet de crise sur la dette

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éunion des ministres européens le 12 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[13/07/2011 18:40:52] BRUXELLES (AFP) Les divergences de la zone euro sur la réponse à la crise de la dette se sont encore accentuées mercredi, notamment entre Paris et Berlin, avec le report probable d’un sommet extraordinaire sur la crise de la dette envisagé un temps pour vendredi.

L’option d’une telle réunion à l’initiative du président de l’UE Herman Van Rompuy, visant à frapper fort en vue d’apaiser les marchés financiers alors que l’Union monétaire vacille sur ses fondements douze ans après sa création, avait filtré mardi.

Mais il est apparu dès mercredi qu’elle ne faisait nullement l’unanimité, l’Europe replongeant dans la cacophonie et l’indécision.

Le gouvernement allemand a assuré ne rien savoir d’une telle initiative. Il n’y a pas “de projet concret de sommet” extraordinaire, a assuré une porte-parole à Berlin, laissant transparaître le peu d’enthousiasme de l’Allemagne.

Du coup, “il est très, très improbable que la réunion ait lieu vendredi”, a indiqué à l’AFP en début de soirée une source diplomatique. Elle devrait être repoussée au mieux “en début de semaine prochaine”, le temps de surmonter les clivages persistants, a-t-elle ajouté.

“Le fond de l’affaire est que les Allemands sont très irrités de ne pas avoir été informés au préalable de ce projet” et ont le sentiment qu’on veut leur “forcer la main pour signer un accord”, a souligné une autre source diplomatique.

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éenne, Herman Van Rompuy, le 12 juillet 2011 à Madrid (Photo : Dominique Faget)

A Paris, la tonalité est différente. La France s’est dite favorable sur le principe à “l’organisation de réunions de l’Eurogroupe en cas de besoin”.

“Le spectacle que donnent les Européens face à la crise grecque est un véritable désastre”, a déploré Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, dans une lettre ouverte. Pour lui “l’Europe danse au bord du gouffre” à cause de ses tergiversations.

Selon une source diplomatique, “l’incertitude est liée au fait que les dirigeants européens veulent être sûrs d’en sortir avec quelque chose de consistant”. Or, l’Allemagne juge à ce stade qu’il trop tôt pour parvenir à un accord global.

Les pays européens peinent toujours à surmonter leurs clivages sur le problème à l’origine de la récente poussée de fièvre dans la zone euro: la mise au point d’un deuxième programme de prêts promis à Athènes pour mettre le pays à l’abri jusqu’à mi-2014, au moins. Le Fonds monétaire international (FMI) a chiffré mercredi le chèque à signer par les pays européens à 71 milliards d’euros et celle des créanciers privés à 33 milliards d’euros.

L’Allemagne, les Pays-Bas et la Finlande notamment exigent qu’on fasse contribuer cette fois ces banques créancières de la Grèce, condition nécessaire à leurs yeux pour que leurs opinions publiques nationales acceptent de nouveaux prêts.

La Banque centrale européenne (BCE), la France ainsi que tous les pays en difficulté de la zone euro redoutent que cela n’alimente la contagion.

Les partisans de la manière forte sur la contribution des banques, quitte à ce que cela déclenche un défaut de paiement partiel de la Grèce, sont de plus en plus nombreux. Mais le sujet ne fait pas encore l’unanimité, car un tel défaut fragiliserait le système bancaire européen et la BCE, qui détiennent des dizaines de milliards d’euros de dette publique grecque.

Seule avancée notable: un consensus se dessine sur l’idée de donner à la Grèce les moyens de racheter sa propre dette pour soulager ses finances publiques. L’Allemagne a accepté de briser ce qui a longtemps été un tabou pour elle.

Le temps presse pourtant. L’agence Fitch a sèchement dégradé mercredi de trois crans la note de la dette souveraine de la Grèce, dénonçant l’absence d’un nouveau plan d’aide “crédible et financé” de l’UE et du FMI.

Très alarmiste, la ministre finlandaise des Finances Jutta Urpilainen a appelé à la mobilisation générale car à ses yeux “il y a un réel danger que cette crise se propage comme une déferlante”.