Guide touristique ou internet ? Les deux, quand ils s’agit des vacances

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Des Guides du Routard (Photo : JOEL ROBINE)

[13/07/2011 19:16:44] PARIS (AFP) Le traditionnel guide touristique papier a encore sa place face à l’internet fixe ou mobile selon des professionnels interrogés par l’AFP, car le touriste du 21e siècle choisit en fonction du moment le meilleur moyen d’avoir de l’information, surtout au bout du monde.

60% des 15,1 millions d’internautes partis en long séjour marchand l’an dernier ont utilisé des guides ou des supports traditionnels (visites, offices de tourisme..) contre 40% à préparer uniquement leur voyage sur internet, selon une étude Raffour Interactif.

“Si la préparation sur internet augmente (de 1,5 million de personnes en 2010 par rapport à 2009), les guides ont encore de beaux jours devant eux”, estime Guy Raffour.

“On va vers une panoplie complète pour le touriste qui choisit en fonction du moment, du lieu et s’il peut se connecter ou pas, le meilleur moyen pour accéder à une information”, poursuit-il.

Philippe Gloaguen, patron fondateur du Guide du Routard (4 millions d’exemplaires vendus), l’assure: il n’y a “pas de chute” des ventes de guides. “On est à fin juin en hausse de 0,8%”, déclare-t-il.

“Sans la bombe à Marrakech, les révolutions en Tunisie, en Egypte et la crise en Grèce, on serait à +5%”, assure-t-il, rappelant que le site routard.com créé en 2001 accueille “2 millions de visiteurs uniques par mois”.

Cela dit, relève Olivier Brossollet, directeur des guides de tourisme de Michelin (7 millions de guides vendus en France l’an dernier, sur internet avec le site Viamichelin et 35 millions de visiteurs/mois avec l’info trafic), “il y a des évolutions”.

“La France qui représentait environ 35% des ventes est tombée autour de 25% au profit des guides Europe et du reste du monde et pas seulement à cause du numérique”, note-t-il.

L’éloignement crée la demande. “En France, il y a eu une très grande évolution de l’information gratuite”, poursuit M. Brossollet.

“Un Français sur deux qui va au Pérou achète un guide. Pour aller à Saint-Malo c’est 1 sur 10”, ajoute M. Gloaguen.

“L’éloignement fait la différence mais aussi le type de vacances – fixes ou itinérantes, seul ou en famille”, souligne Frédéric Vanhoutte, patron de Level.com, association qui regroupe les principaux vendeurs de voyages en ligne en France.

Tous pointent le coût souvent prohibitif des appels en itinérance (roaming) à l’étranger, sans parler des difficultés de connexion.

“La démocratisation des matériels et des télécoms aura un effet accélérateur incontestable pour l’internet car les consommateurs souhaitent toujours plus d’information personnalisée en voyageant et avec la plus grande actualité possible”, explique M. Vanhoutte.

En attendant, selon M. Brossollet, opposer guides et internet est “un faux débat” car “le public veut le meilleur de chaque outil”.

Pour M. Raffour, les applications mobiles offrent ainsi “un énorme avantage en terme d’informations locales” mais elles ne sont pas encore utilisées par une majorité de Français.

Pour M. Brossollet comme pour M. Gloaguen, la question est aussi plus généralement d’aider à avoir une information “structurée” face à des “centaines de milliers d’informations” sur la toile.

“Les guides de leur côté doivent offrir plus de services et les généralistes aller vers un type de contenu conforme à leur communauté de clients”, selon M. Vanhoutte.

Les nouvelles générations enterreront-elles le débat ? Pas sûr. “Les enfants voyagent de plus en plus loin avec leurs parents”, explique Emilie Hourtoulle, cofondatrice de la première collection de guides de voyage pour enfants “Graines de voyageurs”, présent sur internet aussi.

Ils sont devenus dans le tourisme aussi “des moteurs de décision sur la destination”, assure-t-elle.