Au premier trimestre 2011, les
Tunisiens à l’étranger
ne semblent pas être très
enthousiastes à envoyer de l’argent au pays ou à investir, vue les circonstances
exceptionnelles de cette période. Résultat: les transferts ont baissé de 12%, un
chiffre qu’il ne faut pas minimiser si l’on sait que les Tunisiens à l’étranger
sont la 4ème source de devises pour le pays après les secteurs de l’Industrie
mécanique et électrique, le textile et habillement et le tourisme. D’ailleurs,
les transferts représentent 4,5% du PIB et 20% de l’épargne publique.
«C’est surtout à cause du manque de visibilité à cette période et le climat
d’incertitude qui caractérisait le milieu d’affaires», précise Habib Mansour,
directeur assistant à l’Office national des Tunisiens à l’étranger (OTE), lors
de la conférence internationale sur le rôle de l’immigration dans le
développement de la Tunisie durant la période post-révolutionnaire, organisée
les 13 et 14 juillet à Tunis.
Les chiffres de 2010 indiquent que les Tunisiens à l’étranger ont investi 45 MDT
contre 14 MDT en 2000 et ont réalisé 900 projets contre 300 en 2000. Ces
investissements se concentrent essentiellement dans le secteur des services,
notamment à cause des avantages accordés et la facilité de réalisation.
D’un autre côté, M. Mansour observe que la communauté tunisienne à l’étranger
montre qu’il y a une majorité d’ouvriers, soit 80% alors que les cadres ne
représentent que 10% et les professions libres 9%. Le nombre total s’élève à
1,890 million de personnes, selon les chiffres de 2009. Une majorité se trouve
dans les pays européens. On constate, durant ces dernières années, une montée de
l’immigration vers les pays arabes, particulièrement les Emirats Arabes Unis,
mais aussi vers les Etats Unis d’Amérique et le Canada.