Italie : premier feu vert au plan d’austérité afin de stopper la contagion

photo_1310636926926-1-1.jpg
ésident de la banque centrale européenne Jean-Claude Trichet, le 11 juillet 2011 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet)

[14/07/2011 09:49:59] MILAN (Italie) (AFP) Le Sénat italien doit donner jeudi un premier feu vert à un plan d’austérité renforcé afin de tenter de juguler une contagion de la crise de la dette, une urgence face à laquelle la zone euro apparaît de plus en plus divisée.

L’adoption du plan par les sénateurs est attendue en début d’après-midi à Rome avant un feu vert définitif des députés vendredi. Le gouvernement devrait poser la question de confiance sur ce texte.

Enorme dette publique de près de 1.900 milliards d’euros (environ 120% du PIB), tensions entre le ministre des Finances Giulio Tremonti et le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, croissance atone: l’Italie inquiète les marchés et ses taux obligataires ont atteint des records en début de semaine, faisant dangereusement grimper le coût d’emprunt pour le pays.

Afin de tenter de mettre la péninsule à l’abri d’une contagion de la crise qui mettrait à genoux l’ensemble de la zone euro dont elle est la troisième économie, majorité et opposition se sont mis d’accord pour adopter ce nouveau tour de vis budgétaire le plus rapidement possible.

L’opposition de gauche et du centre votera tout de même contre ce plan et demande la démission de Silvio Berlusconi après son adoption, jugeant qu’il a perdu toute crédibilité pour diriger la pays en cette période de crise.

Les craintes de contagion ont poussé l’Italie à renforcer cette cure d’austérité qui intervient après un premier plan de rigueur adopté l’an dernier et qui doit permettre au pays de parvenir à un quasi-équilibre budgétaire en 2014.

Le montant des mesures s’élève donc désormais autour de 47 milliards d’euros d’ici 2014 contre 40 milliards initialement prévu.

Un processus de privatisations doit démarrer en 2013, un ticket modérateur sur les consultations médicales va être introduit tandis que les économies toucheront aussi durement les collectivités locales et les fonctionnaires dont les salaires et les embauches seront gelés.

Les mesures sur les retraites ont été en outre durcies avec l’entrée en vigueur dès 2013 d’une réforme prévoyant la hausse de l’âge de départ en fonction de l’espérance de vie et une contribution de solidarité sur les pensions les plus élevées.

Du côté des recettes, des coupes claires seront effectuées dans les niches fiscales tandis que les stock-options seront taxées plus sévèrement.

Après un bref répit sur les marchés, la brusque dégradation mercredi soir par l’agence Fitch de la note de la Grèce a rappelé aux dirigeants européens l’urgence de la crise.

Ils peinent en effet toujours à surmonter leurs divergences sur les modalités d’un nouveau plan d’aide à la Grèce destiné à mettre le pays à l’abri jusqu’à mi-2014. Le Fonds monétaire international (FMI) a chiffré mercredi la contribution des pays européens à 71 milliards d’euros et celle des créanciers privés à 33 milliards d’euros.

Et ils ne sont même pas en mesure de s’accorder sur la tenue d’un sommet extraordinaire sur la crise de la dette envisagé un temps pour vendredi et dont le report est donc probable.

Pour tenter d’avancer sur l’épineuse question de la participation des privés à l’aide à Athènes, réclamée en particulier par Berlin, une nouvelle réunion entre le lobby bancaire et des responsables européens se tenait jeudi à Rome.

Mais, ajoutant à la confusion, la ministre des Finances espagnole Elena Salgado a estimé jeudi dans un entretien au Süddeutsche Zeitung que la participation du secteur privé n’était “pas une bonne idée”.