ège de la Banque centrale européenne, le 7 avril 2011 à Francfort (Photo : Daniel Roland) |
[14/07/2011 15:02:39] DUBLIN (AFP) Une mission du FMI et des autorités européennes a estimé jeudi que le programme de redressement de l’Irlande était en bonne voie et “bien financé”, adressant ainsi son troisième satisfecit en quatre mois au gouvernement.
Cette mission, comprenant des experts du Fonds Monétaire International (FMI) de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne, était chargée d’évaluer la mise en oeuvre des engagements pris par Dublin en échange du plan d’aide de 85 milliards d’euros conclu l’an dernier.
“Le programme reste sur les rails et est bien financé. Les autorités ont continué d’appliquer avec fermeté leur politique”, a estimé cette mission, selon un communiqué publié à l’issue d’une visite de huit jours à Dublin.
“La poursuite d’une telle politique sera importante pour limiter d’éventuels effets de contagion”, ont néanmoins souligné les experts au moment où la crise de la dette s’étend dans la zone euro, menaçant désormais l’Italie ou l’Espagne.
Le satisfecit du FMI et des Européens intervient alors que l’agence Moody’s vient de dégrader la note du pays, dont les taux des obligations à 10 ans ont franchi dans la foulée le seuil des 13%, atteignant un plus haut depuis la création de la zone euro.
Moody’s a relégué la dette de l’Irlande dans la catégorie des investissements “spéculatifs”, en abaissant la note du pays d’un cran à “Ba1”, avec une perspective négative, estimant que le pays aurait peut-être besoin de nouvelles injections de fonds avant son retour sur le marché.
“Les tensions sur les marchés obligataires se sont accrues durant notre visite, mais le programme de financement (de l’Irlande) amortit l’impact de ce choc sur l’économie irlandaise et ses finances publiques”, ont encore estimé les experts.
La mission a salué en particulier l’avancée des “réformes destinées à restaurer la santé du secteur bancaire”, dont le naufrage est à l’origine des difficultés financières du pays.
Le gouvernement irlandais a présenté en mars un plan visant à une réorganisation complète du secteur autour de deux banques “piliers”, Bank of Ireland et Allied Irish Banks (AIB), sommées de se délester de milliards d’actifs.
Dans le cadre de ce plan, il a entériné début juillet la fusion de deux autres banques, Anglo Irish Bank et INBS, pour permettre la liquidation progressive de leurs actifs.
Les dizaines de milliards que l’Irlande a dû injecter dans ses banques ont fait exploser le déficit public à 32% du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier et précipité la conclusion du plan d’aide international.
Le ministre irlandais des Finances Michael Noonan s’est félicité dans un communiqué jeudi du soutien des experts internationaux, et promis que le gouvernement était déterminé à tenir ses engagements.
“Nous sommes néanmoins conscients qu’il y aura d’autres choix difficiles à faire en ce qui concerne le budget 2012”, a-t-il ajouté.
Les mesures d’austérité budgétaires adoptées par le gouvernement devraient permettre de faire descendre le déficit à 10,5% du PIB cette année, avec pour objectif de redescendre sous le seuil de 3% à l’horizon 2015, a rappelé la mission internationale.
C’était sa troisième visite en Irlande depuis le mois d’avril.