La bonne conduite et la réussite du processus d’une nouvelle politique
industrielle passe par différentes phases et pré-requis. Elle commence avec le
diagnostic et le design d’une stratégie industrielle en considérant «les
politiques industrielles nécessaires pour mettre en œuvre la stratégie ». Ces
politiques doivent être «alignées avec les politiques des autres secteurs devant
compléter les décisions prises, en particulier les politiques macro-économiques
et les politiques financières ». Elle nécessite également de mettre en place
progressivement un «process systématique d’apprentissage rendant possible
l’adaptation et une meilleure performance ». Cela devient possible lorsqu’on
garantie que l’examen critique des précédentes décisions permettent d’identifier
tant les success stories que les échecs pour alimenter «le prochain cycle
d’élaboration de politiques».
Selon le rapport, des politiques industrielles efficientes incluent normalement
le «mix » de trois formes : fonctionnel, vertical et horizontal. La politique
fonctionnelle concerne les interventions du gouvernement visant à améliorer «les
opérations du marché » mais «sans favoriser des activités ». La politique
verticale a trait à des interventions favorisant certains secteurs, industries
ou entreprises. La politique horizontale est orientée vers la promotion
d’activités spécifiques à travers les secteurs.
Mais le problème pour les pays africains est qu’ils sont confrontés à des
contraintes techniques, de capacité et de temps et qu’il leur est, de ce fait,
impossible «de faire face simultanément à toutes les contraintes économiques
dans toutes les industries. Ils doivent donc faire des choix stratégiques et
«prioriser » les «besoins en action identifiés ». Le but étant d’identifier «les
activités les plus prometteuses correspondant à l’avantage comparatif actuel
d’un pays.
Mais si cela constitue certainement un aspect important d’une politique
industrielle, les politiques industrielles fructueuses sont souvent le fruit
d’une combinaison de «leadership du marché » et de « suivi du marché »,
avertissent les auteurs du rapport.
Dans le premier cas de figure, les «gouvernements encouragent les décisions
d’investissement que le secteur privé ne ferait pas », que dans le second il
soutient «certains des investissements et innovation d’entreprises privées afin
d’encourager l’extension marginale de la frontière de la production dans
certains secteurs ».
La configuration du leadership du marché implique de chercher à «créer des
avantages comparatifs dans des produits et secteurs en construisant des
capacités industrielles au niveau de l’entreprise et des clusters», et, donc,
d’encourager l’émergence d’une nouvelle génération d’industries. Selon le
rapport, cela peut être fait de diverses manières : «favoriser de nouvelles
capacités industrielles, diversifier la production, créer des liens
inter-sectoriels et inter-industriels, promouvoir l’apprentissage, améliorer la
production, réorienter l’activité économique vers des activités à plus haute
valeur ajoutée permettant l’accès à des niches plus dynamiques et plus
rémunératrices dans le monde ».
(suite)