Que le lecteur m’excuse de cette comparaison, mais si l’acte de grossesse se
fait quasiment instantané, la durée de la grossesse est de 9 mois en moyenne et
l’accouchement n’est pas si facile que ça, et encore le nouveau-né hérite dans
ses gènes d’une partie non négligeable de ses concepteurs et ne se forge son
caractère qu’avec le temps et l’environnement où il évolue. Notre acte
révolutionnaire, dont certains contestent l’appellation, entre comme la
grossesse dans sa période difficile. Tout le monde sait que la grossesse passe
par 3 phases:
– les 3 premiers mois où tout peut avorter
– les 3 mois qui suivent de consolidation
– enfin, en attendant la délivrance, la mère doit faire attention à son embryon
qui prend sa forme définitive.
Nous sommes dans cette période où toute l’attention doit être portée pour que le
bébé puisse arriver à terme, et ce dans un contexte on ne peut plus complexe:
– un voisin en pleine guerre civile qui n’en finit pas de finir et qui a des
impacts sur nous qui, à terme, ne peuvent être que positifs –j’imagine seulement
les souffrances qu’endurent les gens sous leur tente dans le sud, moi qui vous
écris ce papier dans un beau bureau climatisé;
– un autre voisin qui nous regarde d’un œil circonspect et dont certains
journaux se félicitent que le «modèle tunisien» ait échoué -comme s’il y avait
un modèle tunisien!-, il y en a qui n’ont rien compris et qui ne comprendront
toujours rien;
– une Europe dont certains pays sombrent dans des gouffres abyssaux;
– un monde arabe qui est secoué de partout parce que la rue a fini par
comprendre qu’elle existe;
– et j’en passe et des meilleures.
Bien que je sois et reste optimiste, j’avoue que les questions posées au Premier
ministre devant cette instance -au nom qui n’en finit pas- m’ont déçue, et je
peux comprendre qu’elles aient irrité BCE, voire l’ont fatigué!
Alors messieurs, laissez le BCE faire arriver la maman à la clinique pour
qu’elle accouche d’un beau bébé qui puisse aller vite et bien le plus loin
possible…