Une moto Bajaj dans une rue de Bombay (Photo : Sajjad Hussain) |
[15/07/2011 14:44:28] NEW DELHI (AFP) Le spécialiste indien de la moto et des trois-roues, Bajaj, a renoncé à s’allier avec Renault et son partenaire japonais Nissan pour lancer une voiture concurrente de la Tata Nano, présentée comme la moins chère au monde, estimant que le projet n’était pas “viable”.
“Nous n’avons pas l’intention de nous lancer dans le créneau (des voitures) à faible marge”, a déclaré le directeur général de Bajaj Auto, Rajiv Bajaj, lors d’une conférence de presse jeudi soir, cité par l’agence Dow Jones. “Nous ne voulons pas perdre tout notre argent”.
Les deux constructeurs avaient annoncé l’an dernier vouloir commercialiser ensemble à partir de 2012 une voiture à bas coût, pour un prix de seulement 2.500 dollars (112.000 roupies). La Nano, construite par l’indien Tata Motors, est vendue entre 123.000 et 172.000 roupies (2.700 à 3.800 dollars).
Le design, la conception et la production devaient être réalisés par Bajaj avec le soutien de Renault-Nissan, tandis que la commercialisation et la distribution devaient être dirigées par Renault, avec le soutien de Bajaj.
M. Bajaj a précisé avoir informé le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, en lui disant que le projet n’était pas “viable”. Ce dernier en a convenu, a-t-il ajouté.
Interrogé vendredi par l’AFP, un porte-parole de Renault n’a fait aucun commentaire.
Dans un entretien à l’AFP le mois dernier, le directeur général de Renault India, Marc Nassif, avait déclaré qu’un gros point d’interrogation planait sur le partenariat prévu avec Bajaj. Il avait prévenu que le groupe ne s’engagerait avec Bajaj que si la qualité “correspond à notre ADN”.
Des voitures Nano, au Sri Lanka, en juin 2011 (Photo : Ishara S.Kodikara) |
Si ce n’était pas le cas, “nous ferons quelque chose de différent”, avait-il souligné.
Renault, qui a identifié l’Inde comme l’un de ses trois marchés prioritaires à l’international, a lancé le mois dernier sa berline Fluence, qui sera suivie par quatre autres modèles d’ici à 2012.
Après un faux départ en Inde, la marque au losange voudrait s’arroger une part de 2,5% du marché automobile indien d’ici à 2013 et monter à 5% à plus long terme.
L’an dernier, Renault avait dû abandonner son intention de percer le marché indien avec la Logan, un modèle proposé via un partenariat malheureux avec le constructeur local Mahindra and Mahindra et qui n’a jamais décollé.
Au lieu d’une voiture à bas coût destinée aux ménages indiens, Bajaj a annoncé son intention de dévoiler un véhicule utilitaire à bas coût lors du prochain salon automobile, en janvier à New Delhi.
“Ce sera un quatre-roues et nous serons sur le créneau de l’utilitaire où nous sommes déjà fortement implantés”, a détaillé M. Bajaj. “Nous espérons qu’ils (Renault) aimeront ce qu’ils vont voir. Ils ont la liberté de dire qu’ils aiment ou de détouner la tête”, a-t-il ajouté, cité dans le quotidien Business Line.
Selon des informations de presse, le projet de partenariat initial pourrait se porter sur ce véhicule utilitaire, Bajaj investissant pour le développement et la fabrication du modèle qui devrait d’abord être lancé au Sri Lanka et au Bangladesh tandis que Renault-Nissan pourrait prendre en charge le marketing.
Selon Rajiv Bajaj, le montant total des investissement sera de l’ordre de 44,5 millions de dollars, soit le dixième du coût de développement d’une voiture.