Encore limitée aux “box” internet, la vidéo à la demande bientôt sur la TNT

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élécommande (Photo : THOMAS COEX)

[16/07/2011 13:51:58] PARIS (AFP) La vidéo à la demande (VOD), jusqu’ici limitée aux box internet disposant d’un débit suffisant, et donc absente des zones péri-urbaines, rurales et de nombre de villes moyennes, devrait être disponible à la fin de l’année sur tous les postes de télévision recevant la TNT.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a octroyé en mai à l’opérateur SelecTV une fréquence dédiée à la VOD, à savoir la location, pour 48 heures, d’un film, d’une série ou d’un documentaire, téléchargé en quelque clics via un décodeur, qui sera payant.

“Nous disposons d’une fréquence sur la TNT et diffusons par le satellite, ce qui nous permettra de proposer de la VOD sur 100% du territoire”, explique à l’AFP le président de SelecTV, Marc Olivier.

Selon le CSA, la moitié des foyers français regarde encore un petit écran recevant son signal par voie hertzienne. Or, la VOD n’est disponible que pour les abonnés à la télévision via le satellite ou la box internet. Et, dans ce dernier cas, encore faut-il qu’ils aient un débit permettant de recevoir des images d’une qualité suffisante et de télécharger les films dans des délais raisonnables.

Selon SelecTV, seulement 30% des 20 millions d’abonnés aux offres “triple play” (internet, téléphone fixe et télévision) des opérateurs télécoms se servent vraiment de la fonction télévision.

L’arrivée de la VOD sur la TNT vise à rééquilibrer un peu les choses, souligne Emmanuel Gabla, conseiller au CSA. “On trouve de la VOD sur l’ADSL et la fibre, et il fallait donc que les Français qui ne reçoivent la télévision que par la voie hertzienne puissent aussi bénéficier de ce type d’offre”, explique M. Gabla.

Au total, SelecTV proposera 320 films par an, en haute définition, et un film en 3D relief par mois. Ils seront disponibles au même moment que leur sortie sur DVD, soit quatre mois après la sortie en salles.

SelecTV a signé des accords avec les plus grands studios (Fox, Disney, Sony, Pathé), mais aussi avec France Télévisions.

Le service, qui doit être lancé sur le satellite en septembre prochain, sera disponible sur la TNT à la fin de l’année.

Concrètement, il faudra être équipé d’un décodeur de SelecTV muni d’un disque dur sur lequel les films seront automatiquement téléchargés, ce qui permettra de les visionner instantanément.

L’achat de ce décodeur coûtera 99 euros en cas d’abonnement (d’un prix d’environ 10 euros par mois au lancement). Il coûtera 249 euros sans abonnement. Les films seront ensuite loués 3,99 à 5,99 euros la séance.

“Notre cible, c’est plutôt les familles, dans les zones péri-urbaines comme les banlieues, et la campagne aussi, des gens qui ne peuvent pas aller au cinéma autant qu’ils le voudraient et qui n’ont pas forcément de loueur de DVD à proximité”, indique M. Olivier, estimant que le service s’adresse à “70% de la population française”.

“Ce genre de service devient de plus en plus populaire car il correspond aux nouveaux usages: regarder la télévision quand on veut, c’est la liberté, et les jeunes l’adoptent massivement”, souligne Philippe Bailly, directeur du cabinet NPA Conseil, spécialisé dans les médias.

Dans une enquête CSA/NPA réalisée auprès d’un millier de personnes en juin, 58% des sondés intéressés par les services de SelecTV, soit 10% du public, disent avoir l’intention de s’y abonner.

SelecTV s’est donné pour objectif d’être présent dans 700.000 foyers d’ici cinq ans, en majorité sous la forme d’un service VOD inclus dans des bouquets de chaînes cryptées commercialisés par TV Numeric, une société du même actionnaire.