L’une des conséquences de la révolution tunisienne, c’est le sentiment de liberté acquis par le citoyen, confondu avec “je fais ce que je veux“, d’où une certaine forme de chaos et de désobéissance civile. On refuse de payer dans le bus de la Transtu ou dans le train, on refuse de payer les factures de la SONEDE et de la STEG, on brûle les ordures dans tous les coins de rue, on brûle le feu rouge et on ignore l’injonction de l’agent de police… on va même jusqu’à enlever les panneaux routiers, il y en a même qui détruisent des radars automatiques.
Il s’agit pour le citoyen tunisien, de manière consciente ou inconsciente, de prendre une certaine revanche sur tout ce qui est symbole de l’autorité publique, des symboles de l’Etat et de l’administration, quitte à faire sombrer l’économie et d’exposer les entreprises publiques à la faillite.
On peut penser qu’il s’agit là un état provisoire et passager, et de ce fait, progressivement les choses vont rentrer dans l’ordre. Ceci dit, la situation actuelle doit interpeler les entreprises publiques afin de se remettre en question et opérer ainsi un changement profond dans leur manière de faire, dan leur organisation. En somme, un changement radical de leur système de facturation, par exemple, le cas de la STEG et de la SONEDE.
En effet, on peut rappeler que les opérateurs télécoms ont déjà anticipé ce changement, en optant pour une facturation prépayée, échappant ainsi aux aléas d’impayés, c’est-à-dire empocher le prix du service avant même sa consommation. Plus de 90% des clients télécoms sont en mode prépayé, surtout pour les clients GSM.
La STEG accuserait, si l’on en croit la TAP, un manque à gagner de 250 millions de DT, soit le montant des factures impayées des 6 premiers mois de l’année 2011. Pourtant, une solution existe. Selon nos informations, en Afrique subsaharienne, beaucoup d’opérateurs électriques auraient opté pour des compteurs prépayés (c’est le cas par exemple au Mali, où 97% des abonnés sont sous ce régime; et l’Afrique du Sud serait un pays précurseur dans ce domaine).
Une source nous apprend également que la STEG a déjà entamé, depuis 2008, une expérience dans le district de Bizerte d’une solution basée sur des compteurs prépayés. Si l’expérience est concluante, il serait peut-être intéressant de la généraliser afin de réduire l’effet des impayés et du refus de s’acquitter des frais des factures d’électricité.
En clair, il faut s’inspirer du modèle des opérateurs télécoms -le postpayé est réservé uniquement à quelques clients- et balancer rapidement dans le prépayé et l’alimentation de son compte STEG par des cartes prépayées ou via une solution de paiement par Internet et du m-payement avec les plateformes des opérateurs télécoms.
D’ailleurs, la plateforme “m-payement“ de Tunisie Télécom, à titre d’exemple, serait opérationnelle, nous dit-on, il suffit de l’utiliser. Et si c’était le cas, la révolution aurait eu au moins le mérite d’accélérer l’histoire de la modernisation de la STEG et un raccourci technologique… majeur vers le paiement par Internet./p>
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