350 millions d’euros de l’AFD pour le développement

Le Conseil d’administration de l’AFD a autorisé le financement de 17 projets en faveur du développement pour un montant de 350 Meuros en faveur des pays en développement.

Sénégal : éducation et formation professionnelle.

Attribution d’un financement de 8 Meuros (subvention de 4Meuros et prêt de 4 Meuros) à la République du Sénégal pour un projet en faveur de l’éducation de base et de la formation professionnelle.

Les performances actuelles du système éducatif et de formation professionnelle au Sénégal sont insuffisantes et inadaptées. Cette situation constitue un handicap pour le pays, qui doit créer des emplois pour faciliter l’insertion professionnelle des 100 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. De nouvelles politiques d’emploi, d’éducation et de formation doivent permettre de faire face à ces enjeux. Le renforcement des capacités du ministère de l’éducation contribuera à améliorer l’efficacité de l’éducation de base au Sénégal. La mise en place de deux centres de formation, spécialisés dans les domaines de la maîtrise énergétique et de la mécanique, permettra aux entreprises du bâtiment et de la mécanique de recruter les personnels qualifiés qui leur font actuellement défaut.

Tchad : aménagement hydro-agricole.

Attribution d’une subvention de 5 Meuros à la République du Tchad pour un projet d’aménagement hydro-agricole du Bahr Linia.

Le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie du Tchad et emploie la majeure partie de sa population. Le projet consiste à remettre en eau le tronçon amont du Bahr Linia pour permettre un développement des activités maraîchères et arboricoles irriguées sur environ 2 000 ha. Il traitera de la gestion de l’eau et de l’entretien des ouvrages et organisera une concertation entre les éleveurs, sédentaires et nomades, et les agriculteurs de la zone irriguée afin de limiter les conflits. Des parcelles de démonstration et des actions de formation pour la mise en oeuvre de productions et d’irrigations durables seront également menées. Des boisements et l’enherbement des berges sont prévus afin d’en limiter l’érosion. Le projet permettra de doubler la production agricole de la zone et de renforcer la gouvernance locale. Il contribuera à l’augmentation des revenus de 5 000 personnes (production, commercialisation, transformation).

Guinée : rizi-pisciculture.

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’une subvention de 3 Meuros à la République de Guinée pour un projet de développement de la rizi-pisciculture en Guinée forestière.

En Guinée, 40% des protéines animales consommées proviennent des poissons, dont 20 000 tonnes sont importées chaque année. Par ailleurs, le pays enregistre une forte régression de ses stocks halieutiques. S’agissant du riz, qui constitue la base de l’alimentation des populations, la production ne suffit pas à couvrir les besoins réels. Le projet, situé dans un environnement rural pauvre et très enclavé, poursuit deux objectifs : la diversification des activités agricoles, pour améliorer le revenu monétaire des populations et l’augmentation de l’offre locale en poisson et en riz dans la région. Dans cinq ans, 1 200 rizi-pisciculteurs devraient exploiter 360 ha et produire chaque année 300 tonnes de poisson et 900 tonnes de riz. Ce projet se situe dans le prolongement d’une première opération réalisée en Guinée entre 2000 et 2008 sur financement de l’AFD.

Togo : soutien du programme économique et financier (aide budgétaire).

Attribution d’une subvention de 2 Meuros à la République du Togo pour soutenir son programme économique et financier pour l’année 2011.

Pays côtier de 6,7 millions d’habitants, le Togo a connu au début des années 1990 et pendant une quinzaine d’années une profonde crise politique et sociale qui a fortement freiné son développement. Les autorités tentent aujourd’hui de redresser la situation, avec l’appui retrouvé de la communauté internationale. Malgré les avancées, la croissance économique peine à décoller et dépasse à peine 3,5% en 2010, alors que la croissance démographique est de 2,5%, ce qui est insuffisant pour générer de réels progrès pour la réduction de la pauvreté. Le nouvel appui budgétaire de la France couvrira en partie le besoin de financement de l’Etat pour l’année 2011, tel qu’identifié dans le programme économique et financier soutenu par le FMI.

Togo : financement des PME.

Dotation visant à garantir des concours consentis par la Banque Togolaise de Développement (BTD). L’enveloppe des garanties ARIZ susceptibles d’être accordées s’élève à 3,049 Meuros.

Le mécanisme ARIZ est une assurance couvrant le risque de financement de l’investissement privé qui permet aux banques de développer leur activité de prêts en faveur des PME. La BTD, banque universelle créée en 1967 et dont l’AFD est un actionnaire historique, dispose d’un réseau de 13 agences réparties sur l’ensemble du territoire. En favorisant l’octroi de ces crédits, ce concours contribuera au développement du tissu économique local et au maintien et à la création d’emplois au Togo.

Tanzanie : soutien de l’éducation.

Attribution d’une subvention de 4,136 Meuros à la République du Tanzanie pour soutenir le développement de l’éducation.

Malgré une forte croissance économique depuis le début de la décennie, la Tanzanie reste parmi les pays les plus pauvres du monde. Le gouvernement a placé le renforcement du secteur éducatif au coeur de sa stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté et des inégalités. Le programme mis en oeuvre met l’accent sur des mesures réduisant les inégalités et les disparités d’accès à l’enseignement entre garçons et filles et entre les différentes régions du pays. Des sous-programmes s’adressent spécifiquement aux orphelins et aux enfants vivant avec le VIH/SIDA. Cette stratégie est soutenue par une vingtaine de bailleurs de fonds, qui interviennent de manière harmonisée sous forme d’aides budgétaires.

Ouganda : bonification de taux d’intérêt.

Sur fonds européens, le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’une subvention de 14 Meuros à la République de l’Ouganda pour bonifier le concours accordé par l’AFD pour le projet d’eau et d’assainissement de Kampala – Lac Victoria.

Le 4 novembre 2010, l’AFD avait approuvé l’attribution d’un prêt de 75 Meuros à la République de l’Ouganda pour le financement du projet d’eau et d’assainissement de Kampala. Ce projet est destiné à sécuriser l’approvisionnement en eau potable de la capitale ougandaise et à renforcer le niveau de service du réseau d’eau potable : la demande en eau potable dans la zone du grand Kampala devrait passer de 180 000 m3/jour à 350 000 m3/jour d’ici quinze ans, alors que la production moyenne actuelle n’est que de 140 000 m3/jour. Les investissements importants permettront de rétablir la pleine capacité des ouvrages existants et d’en construire de nouveaux. Du fait de son caractère régional (Lac Victoria), ce concours bénéficie d’une subvention du Fonds Fiduciaire UE – Afrique pour les Infrastructures (ITF) qui permettra à l’Ouganda d’économiser 14 Meuros de frais financiers.

Madagascar : désenclavement et assainissement de quartiers défavorisés à Antananarivo.

Attribution d’une subvention de 9 Meuros à la République de Madagascar pour le désenclavement et l’assainissement des quartiers défavorisés du Grand Antananarivo.

L’agglomération d’Antananarivo doit faire face à une croissance démographique parmi les plus importantes d’Afrique. Au fur et à mesure que les quartiers défavorisés se densifient, les conditions de vie s’y détériorent en raison d’une insuffisance chronique des infrastructures et des équipements. Le projet, avec des actions de désenclavement et d’assainissement, sera mis en oeuvre dans plus de 70 quartiers, répartis dans 14 communes de l’agglomération. Il financera la construction de 130 km de ruelles, qui seront équipées de drains permettant l’évacuation des eaux usées et pluviales, et parfois éclairées afin d’améliorer la sécurité. Il prévoit la construction ou la réhabilitation de bornes fontaines, de latrines, de blocs sanitaires, de lavoirs et de bacs à ordure. La phase de travaux permettra de favoriser l’emploi des habitants des quartiers, souvent jeunes et peu qualifiés. Le projet bénéficiera à plus de 600 000 personnes.

Comores : approvisionnement en eau potable de Mohéli

Attribution d’une subvention de 4,2 Meuros à la République des Comores pour l’approvisionnement en eau potable de la région de Djandro, sur l’île de Mohéli.

Mohéli est la moins développées des trois îles qui composent l’Union des Comores. Avec un taux d’accès en eau par habitant de 0 à 15 litres par jour, Djandro est la région la plus déficitaire en eau de l’île. Des travaux de captage et la réalisation d’adductions et de réseaux de distribution permettront de desservir plusieurs villages. Le projet permettra la satisfaction des besoins en eau des habitants de cette région à l’horizon 2025, ainsi que la mise en place d’un service public complet de l’eau potable, durable et accessible à tous dans un esprit d’équité.

Ghana : réhabilitation d’une centrale hydroélectrique

Attribution d’un prêt de 50 Meuros à la République du Ghana pour la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Kpong.

Les barrages d’Akosombo (1 020 MW) et de Kpong (152 MW), détenus et exploités par l’entreprise publique Volta River Authority, produisent environ 70% de l’électricité du Ghana. Ils contribuent à la compétitivité de l’électricité du pays et à le rendre exportateur net d’électricité. Cependant, l’offre d’électricité n’est pas exempte de tensions et une formule d’ajustement tarifaire a été mise en place en mars 2011 pour assurer l’équilibre et la pérennité du système. Le projet permettra principalement de réhabiliter la centrale de Kpong, pour sécuriser la production d’électricité, et de réaliser les études de faisabilité de deux nouveaux barrages, dont les bénéfices seront multiples (électricité, irrigation, régulation des débits, transports). Des compteurs à prépaiement seront installés et l’entreprise publique sera dotée d’un système de pilotage financier performant.

Mauritanie : réforme du secteur de l’électricité

Attribution d’un prêt de 45 Meuros à la République de Mauritanie pour la réforme du secteur de l’électricité.

Dans un contexte de forte dégradation de la sécurité en zone sahélienne, la France s’est engagée à soutenir la Mauritanie dans ses efforts de développement économique et social, et plus particulièrement pour redresser le secteur de l’électricité. Un plan de restructuration est en cours d’exécution depuis 2010 pour redresser la situation financière de l’opérateur public, la Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC), qui pèse fortement sur les finances publiques mauritaniennes. Le concours doit contribuer à la restructuration du bilan de l’entreprise, au traitement de son déficit d’exploitation et à la mise en place de mesures concourant à son équilibre financier.

Maurice : eau et assainissement

Attribution d’un prêt de 62,5 Meuros à la République de Maurice pour la construction d’un barrage destiné à l’alimentation en eau au sud de l’île.

Le système d’approvisionnement en eau potable de la région sud de Maurice ne parvient pas à répondre à la demande en saison sèche. Ce déficit en eau a un impact négatif sur les activités économiques de cette région, alors que les secteurs touristiques et de l’agro-industrie sont appelés à s’y développer. La construction d’une retenue, d’une capacité de 14,25 millions de m3, sur la rivière des Anguilles permettra en outre de mettre fin au prélèvement des eaux de surface des réservoirs des hauts plateaux et d’améliorer les conditions d’approvisionnement en eau dans cette région, qui est la plus densément peuplée de l’île.

Afrique subsaharienne : formation à distance des enseignants

Attribution d’une subvention de 4 Meuros à l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) pour le développement de la formation professionnelle à distance des enseignants au sud du Sahara.

L’éducation a connu des progrès incontestables en Afrique. Cependant, l’enjeu de ce secteur consiste également à amener les enfants à réussir leurs études et leur insertion professionnelle. Or, le niveau des élèves reste faible, voire tend à régresser dans de nombreux pays, en raison notamment de la faible qualité et du manque d’efficacité du corps enseignant. Pour rompre avec le système traditionnel des formations continues, qui entraine des déperditions de contenu pour des coûts élevés, l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), lancée en 2006 par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), a mis au point un dispositif de formation innovant, conçu pour toucher directement les enseignants et mettant l’accent sur l’amélioration de leurs compétences et de leurs pratiques pédagogiques. Le projet permettra principalement d’accompagner la rénovation des dispositifs de formation continue des enseignants d’une dizaine de pays par l’IFADEM et de développer les innovations nécessaires en termes de technologie et de pédagogie.

Afrique subsaharienne : apprentissage en langues nationales

Attribution d’une subvention de 4,5 Meuros à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour intégrer l’apprentissage en langues nationales dans le système éducatif.

L’enseignement primaire en Afrique subsaharienne, exclusivement en français, met en échec scolaire de nombreux enfants. Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays africains souhaitent effectuer les premiers apprentissages scolaires (lecture écriture, calcul) dans une langue africaine comprise par les enfants et qui facilite la poursuite de leurs études en français. L’objectif est de promouvoir dans huit pays (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, RD Congo, Mali, Niger et Sénégal) le développement progressif de l’enseignement primaire bilingue, articulant l’usage des langues africaines de début de cycle primaire avec le français, qui restera langue d’enseignement en fin de cycle primaire. Les systèmes éducatifs des pays anglophones d’Afrique, plus performants, intègrent l’enseignement bilingue depuis de nombreuses années.

Maroc : énergie solaire

Attribution d’un financement de 100,3 Meuros (prêt de 100 Meuros et subvention de 300.000 euros) à la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) pour appuyer la mise en oeuvre du Plan Solaire Marocain et la construction d’une centrale solaire à Ouarzazate.

Le Maroc dépend à 97% de l’extérieur pour son approvisionnement en énergie, ce qui grève lourdement sa balance commerciale et son budget. Le pays est doté d’une ressource solaire qui est parmi les plus abondantes de la planète et ses zones désertiques sont particulièrement propices aux centrales solaires à concentration, solution d’avenir pour produire de l’électricité renouvelable. En 2009, le Plan Solaire Marocain a été lancé avec l’objectif de développer une capacité de production d’électricité à base d’énergie solaire de 2 000 MW minimum d’ici 2020. La MASEN, société publique créée en 2010, est chargée de le mettre en oeuvre. L’électricité verte produite sera orientée prioritairement vers le marché local et, pour partie, exportée vers l’Europe. Le Programme de Ouarzazate sera développé en plusieurs phases, la première comportant une centrale cylindro-parabolique, d’une capacité comprise entre 125 MW et 160 MW, avec un système de stockage thermique de trois heures. L’économie de combustible pour le Maroc est estimée à 38,5 MUSD par an et la première phase d’une centrale de 150 MW évitera l’émission de 270 000 tonnes de CO2 par an.

Thaïlande : réhabilitation énergétique des bâtiments

Attribution d’un prêt de 20 Meuros à la Kasikornbank Public Limited Company pour le financement de la réhabilitation énergétique de bâtiments.

La Thaïlande a vu ses émissions de CO2 par habitant augmenter de 250% entre 1990 et 2007. Le pays s’est engagé depuis 1992 dans une politique de maîtrise de l’énergie, dont les résultats restent concentrés sur le secteur industriel. Le nombre et les performances des opérations de réhabilitation thermique des bâtiments tertiaires demeurent peu élevés. Par la gestion des 20 à 40 prêts qui seront financés par le projet, la banque commerciale Kasikornbank développera des capacités internes permettant de mieux apprécier les risques liés au financement de ce type d’investissements et pourra déployer une offre commerciale adaptée. Les investissements financés contribueront à économiser de l’ordre de 55 GWh/an et à réduire l’émission d’environ 30.000 tCO2/an.

Afghanistan : programme de développement économique.

Attribution d’une subvention de 14,295 Meuros, pour le compte de l’Etat français, à la République d’Afghanistan pour un programme de développement économique.

La zone de déploiement de l’armée française en Afghanistan, qui couvre la province de Kapisa et le district de Surobi, à l’est de Kabul, concerne environ 500 000 personnes. Pour des raisons de sécurité et d’enclavement, cette zone a reçu peu d’aides de la part des acteurs internationaux, laissant les populations dans un important dénuement. Pour répondre à ces besoins, la France a lancé en 2009 un programme de coopération civilo-militaire de 15 Meuros, visant le développement agricole et rural de cette zone. Ce programme a été complété en 2010 par un programme de 16 Meuros et il a été décidé de le poursuivre et de l’étendre en 2011. Les actions agricoles amélioreront la situation alimentaire de la zone et augmenteront les revenus monétaires des familles. L’accès à l’électricité permettra d’accroître le potentiel de développement économique de la région. Le renforcement du fonctionnement d’hôpitaux étendra l’accès aux soins des populations et la réhabilitation et l’équipement d’infrastructures scolaires et la formation d’enseignants amélioreront leur situation en matière d’éducation.

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