Encore méconnue par un grand nombre de tunisiens, la finance islamique représente, en tant que mode de financement alternatif à la finance conventionnelle, une offre supplémentaire et opportunité pour la Tunisie en raison de sa résistance à la crise financière mais également en raison de l’attrait probable d’importants capitaux. En effet, la finance islamique se chiffre actuellement à 1.000 milliards de dollars sur le marché mondial.
«Cette industrie dont le monde a découvert les vertus après la dernière crise financière de 2008 nécessite, en Tunisie, un nouveau cadre législatif notamment en matière fiscale pour la développer davantage», a déclaré Jalloul Ayed, ministre des Finances, lors des travaux de la première rencontre maghrébine sur le thème «la finance islamique : larges opportunités pour la région du Maghreb arabe» qui ont déroulé le 15 et le 16 juillet 2011 à Tunis.
Cette rencontre de deux jours, a été organisée à l’initiative du Conseil général des banques et des établissements financiers islamiques, en collaboration avec l’Institut islamique des recherches et de la formation (IIRF) relevant de la Banque islamique de développement.
C’est devant un nombreux public que des directeurs de banques et des représentants d’établissements financiers islamiques ont présenté les opportunités du financement conforme aux principes de la loi islamique «Chariaa». Cette assistance nombreuse a même surpris les organisateurs de ce forum.
La finance islamique et la législation tunisienne
Pour faire de la Tunisie un pôle en matière de finance islamique, M. Ayed a été convaincu que des chantiers seront ouverts afin d’adapter ce mode de financement au contexte tunisien pour passer par la suite à celui régional. Ainsi, les interrogations demeurent quant aux obstacles réglementaires, notamment en matière fiscale. Toutefois, la déclaration du ministre des Finances a confirmé l’utilité de cette première tentative de la part de la Tunisie et la capacité de celle-ci à mettre un nouveau cadre législatif pour la finance islamique. «nous sommes conscients des bouleversements de l’environnement international et des challenges qu’ils impliquent. Ainsi, nous souhaitons soutenir le financement islamique pour mieux répondre à ces nouveaux défis et ce avec la mise en œuvre d’un cadre législatif permettant de développer cette activité», a annoncé M.Ayed.
Par ailleurs, cette rencontre a permis d’établir des contacts entre des responsables de la finance islamique dans le monde arabe et les experts et d’évaluer les opportunités de coopération et de développement.