à Munich, en ococtbre 2009 (Photo : Oliver Lang) |
[18/07/2011 12:27:28] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a autorisé lundi une gigantesque aide publique pour le sauvetage du groupe bancaire allemand Hypo Real Estate (HRE), en échange d’une sévère cure d’amaigrissement, et fait état de son optimisme concernant celui en discussions de WestLB.
Le gendarme européen de la concurrence a validé une enveloppe consistant en apports de capital d’un montant de 10 milliards d’euros, en une mesure de sauvetage des actifs dépréciés d’environ 20 milliards d’euros, ainsi qu’en garanties de liquidité d’un montant de 145 milliards d’euros.
En échange, le groupe Hypo Real Estate (HRE) abandonnera progressivement l’ensemble de ses activités commerciales, à l’exception de celles de Deutsche Pfandbriefbank.
“La Commission a conclu que le plan de restructuration est susceptible de rétablir la viabilité à long terme” de l’établissement “tout en assurant que la banque et ses anciens propriétaires contribuent dans une juste mesure aux coûts de restructuration et que les distorsions de concurrence résultant de l’aide soient atténuées”, a souligné l’exécutif européen dans un communiqué.
Au final, fin 2011, la taille du bilan ajusté de HRE sera inférieure d’environ 85% à celle du bilan du groupe fin 2008, ce qui permettra de remédier aux distorsions de concurrence engendrées par l’aide massive qu’il a reçue des pouvoirs publics pendant la crise financière.
“La décision adoptée ce jour clôt de façon constructive l’une des affaires d’aide d’Etat les plus importantes de la crise financière” dans l’UE, a jugé le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.
En septembre 2008, HRE avait été victime de la crise des “subprimes” (prêts hypothécaires) partie des Etats-Unis. Elle avait dû faire face à un manque cruel de liquidités après l’assèchement du marché des crédits interbancaires qui a suivi la faillite de la banque américaine Lehman Brothers.
HRE avait bénéficié par la suite de toute une série d’aides publiques, avant d’être finalement nationalisé en 2009, date à laquelle le plan d’aide avait été notifié à Bruxelles.
Concernant le plan de de sauvetage, toujours en négociations, d’une autre banque publique allemande, WestLB, le commissaire à la Concurrence s’est dit optimiste.
“Nous sommes très proches d’une solution concernant la restructuration finale de WestLB”, a-t-il dit. “Il y a certains détails qui sont discutés mais globalement je suis satisfait du plan qui a été notifié par les autorités allemandes après de longues négociations”, a-t-il dit, précisant tabler sur une solution “au cours des trois mois à venir”.
Le plan de démantèlement de la banque publique régionale allemande WestLB a été récemment approuvé par le parlement de l’Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (nord-ouest).
Il prévoit que cet Etat régional, qui possède actuellement 50% de la banque, injecte un milliard d’euros de capitaux propres dans la SPM, une structure qui regroupera le restant des activités à vendre de WestLB.
Le plan prévoit qu’une autre partie de WestLB formera à compter du 30 juin 2012 la “Verbundbank”, une société séparée de services financiers aux caisses d’épargne avec un total de bilan compris entre 40 et 45 milliards d’euros.
Les caisses d’épargne sont propriétaires du reste du capital de WestLB.
En revanche, M. Almunia a adressé une fin de non recevoir à des propositions de restructuration d’une troisième banque allemande, l’établissement public régional BayernLB.
Ce plan “ne m’a pas convaincu, ni moi ni mes services” que la banque sera viable sur le long terme, a-t-il affirmé.