Dette américaine : Washington, sous pression, étudie les dernières propositions

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ésident américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington, le 19 juillet 2011 (Photo : Mandel Ngan)

[20/07/2011 16:34:23] WASHINGTON (AFP) La pression s’accentuait mercredi sur le Congrès et la Maison Blanche qui étudiaient les dernières propositions pour relever le plafond de la dette avant la date butoir du 2 août afin d’éviter un défaut de paiement.

Dans une note datée de mardi, un économiste de la banque Goldman Sachs, Andrew Tilton, se demande si l’impasse politique à Washington n’est pas “déjà en train de causer du tort à l’économie” américaine.

M. Tilton estime que le blocage des négociations a “probablement” été l’un des facteurs ayant contribué à la chute inattendue de l’indice de confiance des consommateurs publié vendredi par l’Université du Michigan, à son niveau le plus faible depuis mars 2009.

En outre, la Chine a renouvelé mercredi son appel pour que Washington protège les intérêts des investisseurs, alors que des agences de notation ont mis en garde contre une possible dégradation de leur évaluation de la dette souveraine des Etats-Unis.

Mercredi matin, le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, s’est dit “confiant” au sujet de la capacité du Congrès à trouver une issue à la crise. “Nous avons une piste ici au Sénat”, a-t-il dit en évoquant les différentes propositions qui ont été présentées, dont celle d’un groupe de sénateurs des deux bords surnommé la “bande des six”.

Le président Barack Obama devait de son côté continuer à prendre les Américains à témoin de la nécessité d’une approche “équilibrée” du problème de la dette, en accordant mercredi des entretiens à trois chaînes de télévision locales, dont une de l’Etat électoral clé de l’Ohio (centre) et une autre de Los Angeles, la deuxième ville la plus peuplée des Etats-Unis.

Mardi, MM. Obama et Reid ont évoqué la tenue mercredi de possibles pourparlers à la Maison Blanche avec les responsables du Congrès. Mais rien n’était encore programmé mercredi matin.

Poussés par leur aile droite, les républicains de la Chambre ont tenu à soumettre au vote mardi soir un plan de réduction budgétaire drastique intitulé “Réduire, plafonner, équilibrer”. La Chambre des représentants dominée par les républicains a approuvé ce texte qui n’a aucune chance d’être adopté au Sénat, à majorité démocrate. M. Obama a par ailleurs affirmé qu’il le frapperait de veto.

Passé ce vote symbolique, M. Reid espère que les républicains vont examiner les autres options pour relever le plafond de la dette qui a atteint son maximum à 14.294 milliards de dollars depuis la mi-mai. Le Trésor estime que cette situation ne peut pas durer au-delà du 2 août.

M. Obama a assuré mardi que des “progrès” avaient été effectués dans les discussions, saluant comme une “bonne nouvelle” la présentation mardi du plan de la “bande des six” qui prévoit notamment une réduction des dépenses de 3.600 à 3.700 milliards de dollars sur 10 ans.

Mais le président de la Chambre, le républicain John Boehner, a estimé mardi soir que la proposition de la “bande des six” comportait des “lacunes”.

M. Reid a souligné mercredi matin qu’il ne restait que “11 ou 12 jours” avant la date fatidique.

Parallèlement, M. Reid et le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell, travaillent à un “plan B” pour éviter en dernier ressort le défaut de paiement des Etats-Unis. Ce plan accorderait au président seul le pouvoir d’augmenter en trois fois le plafond de la dette d’ici fin 2012.

L’impasse politique s’éternise car les démocrates veulent une politique de réductions des déficits axée sur les recettes fiscales, et les républicains, qui ne veulent entendre parler que de réductions budgétaires draconiennes.