électroniques, le 14 juillet 2011 à Hefei |
[21/07/2011 05:18:43] WASHINGTON (AFP) La Chine a accompli des “progrès considérables” pour transformer son système financier, mais doit encore laisser le yuan s’apprécier et réformer son modèle de croissance, a estimé jeudi le Fonds monétaire international.
Les administrateurs du Fonds “ont félicité les autorités [chinoises] pour les progrès considérables qu’elles ont accomplis en vue de faire reposer le système financier davantage sur l’offre et la demande, et d’en améliorer le cadre de réglementation et de surveillance”, indique un document du Fonds.
Ils ont également “insisté sur le fait qu’un mélange d’appréciation de la monnaie [chinoise] et de réformes en vue de rééquilibrer le modèle de croissance [du pays] se traduirait par des bénéfices substantiels tant pour la Chine que pour les autres pays”, ajoute le texte, rendant compte d’une réunion du Conseil d’administration du Fonds s’étant tenue le 15 juillet.
Cette rencontre a permis l’approbation du rapport d’évaluation annuelle de l’économie chinoise par les services du FMI. En 2010, Pékin avait autorisé le Fonds à publier ce rapport pour la première fois depuis 2006.
est de la Chine |
Le rapport 2011 note, comme l’année précédente, que le yuan reste “fortement inférieur au niveau qui serait conforme aux données économiques de base à moyen terme”.
La Chine a accepté en juin 2010 de laisser sa monnaie fluctuer un peu plus librement par rapport au billet vert, mais le Fonds arrive à la conclusion qu'”en dépit de son appréciation vis-à-vis du dollar, le taux de change effectif réel [de la monnaie chinoise] a baissé sur les douze derniers mois”, par rapport à un panier de devises représentatif des partenaires commerciaux du pays.
Pour le FMI, le rééquilibrage de l’économie chinoise doit consister à faire reposer la croissance davantage sur la consommation intérieure que sur les exportations.
La sous-évaluation du yuan est régulièrement dénoncée par les partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis et Europe en tête, mais aussi par d’autres pays émergents d’Asie du Sud-Est en ce qu’elle favorise de manière déloyale des exportations chinoises. Selon l’étude du FMI, ce sont les pays émergents qui auraient le plus à gagner de l’appréciation du yuan.
Pékin s’est engagée à réévaluer progressivement sa monnaie pour la rendre à terme pleinement convertible. Un ancien gouverneur de la banque centrale chinoise a estimé fin juin que ce processus devrait prendre 15 à 20 ans.
Pour les administrateurs du FMI, tout est lié: la réforme du système financier – qui doit permettre à terme une allocation harmonieuse de l’épargne vers la demande en capitaux -, la convertibilité du yuan et le rééquilibrage de la croissance chinoise vers la croissance intérieure.
Et il en va de l’intérêt de la planète dans son ensemble puisque, selon l’évaluation des services du Fonds, “la capacité de la Chine à transmettre ou provoquer des chocs [économiques] réels est en train de grandir”.
Donc “le rééquilibrage économique est primordial”, écrit le Fonds dans un rapport également publié jeudi et consacré à l’étude des retombées économiques du pays sur l’économie mondiale.
Sur la conjoncture chinoise, le Fonds estime que l’inflation, gros problème social, devrait plafonner dans les deux mois qui viennent et ralentir ensuite.
Le FMI identifie la hausse des prix comme un des risques principaux pesant sur la croissance “robuste” du pays, avec celui d’une bulle immobilière qui pourrait être en train de se former.