Des soldes d’été décevants, sauf pour les grands magasins et internet

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été, le 22 juin 2011 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[23/07/2011 08:45:46] PARIS (AFP) Les soldes d’été qui s’achèvent mardi ont été décevants pour de nombreux commerçants, grands magasins et internet exceptés, une contre-performance imputée à la pluie, au pouvoir d’achat en berne ou au trop-plein d’occasions d’acheter à prix barré toute l’année.

La première quinzaine des soldes, la plus active, a vu les ventes de textile-habillement chuter de 6%, selon l’Institut français de la mode (IFM), hors vente à distance et e-commerce.

A l’approche de la clôture, beaucoup de professionnels confirment que ce cru est décevant, sans fournir nécessairement les mêmes explications.

Certains invoquent notamment la météo, comme Jean-Marc Génis, président de la Fédération des enseignes de l’habillement (FEH, chaînes), qui note: “Le temps qu’il fait n’est pas propice à vendre des t-shirts. Il n’y a même pas eu une semaine de beau temps”.

Conséquence, dit-il, “il reste du stock” dans les magasins, qui vont probablement “accoler une semaine de soldes flottants” et “augmenter les rabais” pour écouler les invendus.

En effet, les commerçants peuvent piocher dans les deux semaines de soldes dont ils ont le choix de la date. Autre possibilité: recourir aux promotions, qui, elles, ne permettent pas de vendre à perte.

François-Marie Grau, secrétaire général de la Fédération française de prêt-à-porter féminin, incrimine justement le régime des soldes flottants et l’assouplissement des promotions en vigueur depuis 2009.

“Les rabais, les soldes flottants et les ventes privées tout au long de l’année perturbent le consommateur, puisque on ne sait plus quel est le vrai prix”, estime-t-il.

“La banalisation des rabais apparaît comme le principal frein à la consommation”, renchérit la Fédération nationale de l’habillement (FNH, indépendants).

“Peut-être faut-il profiter de l’élaboration des programmes des candidats à la présidentielle pour avoir une réflexion de fond” et après l’élection, “remettre à plat le système”, avance M. Grau, partisan de quatre périodes de soldes fixes dans l’année, correspondant aux saisons.

Cette année, le démarrage des soldes a été avancé d’une semaine, à la demande de nombreux commerçants, dans l’espoir d’attirer les juilletistes avant l’exode estival.

Mais le coup d’envoi est intervenu le 22 juin, alors que les salaires n’avaient pas été versés, déplore la FNH. D’autres fédérations se réjouissent au contraire de ce démarrage précoce.

La Chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui a interrogé 300 commerçants parisiens mi-juillet, relève aussi dans une enquête que la météo clémente du printemps a été “propice aux achats avant les soldes”.

L’opération reste toutefois une bonne affaire pour les grands magasins parisiens avec une hausse des ventes de 8 à 9%, note la CCIP.

Dans les centres commerciaux, refufes fréquents en cas d’intempéries, la fréquentation a augmenté de 2,2% les trois premières semaines, selon Jean-Michel Silberstein, délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC), qui ne dispose pas encore de tendance pour les ventes.

Sur internet, leur progression sur les quatre premières semaines devrait avoisiner les 20%, “mieux que prévu”, a indiqué à l’AFP Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).

Le démarrage plus précoce, observe-t-il, “a été favorable au e-commerce”, permettant aux consommateurs de recevoir leurs colis avant de partir en vacances. Cette année, “tous les sites étaient sur les starting-blocks” le 22 juin, alignés désormais sur les dates nationales, au lieu de celles du département d’implantation.