Grèce : le plan d’aide peut enrayer la contagion dans la zone euro (Stiglitz)

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économie Joseph Stiglitz au Forum de Davos, le 26 janvier 2011 (Photo : Fabrice Coffrini)

[23/07/2011 11:54:41] ATHENES (AFP) L’accord de la zone euro sur un nouveau plan d’aide à la Grèce peut “contenir la contagion de la crise”, affirme le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz dans le quotidien grec Ta Néa samedi.

“Les décisions des dirigeants européens sont une réponse à ceux qui contestent l’euro, une réponse qui semble être convaincante et peut contenir la contagion de la crise”, a indiqué M. Stiglitz.

Ces décisions constituent “une claire solution politique”, “un pas vers l’intégration de la zone euro et de l’Europe”, a souligné l’économiste.

Après avoir accordé en 2010 une première aide à la Grèce, la zone euro a décidé jeudi à Bruxelles de soutenir le pays avec une deuxième aide chiffrée à environ 160 milliards d’euros.

Risquant toutefois d’entraîner la Grèce dans un défaut partiel, ce plan prévoit la participation des banques pour alléger sa dette, le prolongement des délais de remboursement des obligations grecques, leur rachat sur le marché secondaire à prix réduit et la réduction des taux des prêts ramenés à 3,5%.

Les dirigeants européens ont indiqué que les autres pays fragiles de la zone euro bénéficieraient de plusieurs des conditions assouplies accordées à Athènes.

Selon M. Stiglitz, “le cadre annoncé est vraiment important, il reste à voir les détails”.

Il a relevé que “le renforcement du fonds de secours européen (FESF), le rachat des obligations sur le marché secondaire à des prix réduits, la substitution des obligations grecques par d’autres bénéficiant de conditions plus favorables ainsi que les garanties offertes par la Banque centrale européenne (BCE), constituent un plan important qui fait face au problème”.

Détaillant les mesures annoncées à Bruxelles, le ministre grec des Finances Evangélos Vénizelos a souligné vendredi que les détenteurs des obligations grecques dont l’échéance est fixée jusqu’à 2020 se verraient attribuer des nouveaux titres sur 30 ans “garantis par le système”.

En janvier, après que la crise eut frappé l’Irlande, M. Stiglitz avait estimé que “le péril demeurait” pour la zone euro et préconisé aux leaders européens de s’attaquer à la régulation du système.

Il avait alors indiqué dans un entretien à Libération que la voie de l’austérité choisie par l’Europe, sous la pression des marchés, allait retarder la sortie de crise et affaiblir les pays européens les plus vulnérables.

M. Stiglitz s’est félicité du fait que l’Europe s’est résolue lors du sommet de jeudi à privilégier “le développement” tout en déplorant le fait que la solution des euro-obligations a été rejetée.

Il a toutefois indiqué que “tant que l’intégration européenne avance”, l’idée de l’euro-obligation, à savoir “la possibilité des pays-membres de la zone euro d’accorder des prêts à des taux réduits gagnerait du terrain”.